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Réserve naturelle de Brenne

Brenne : vers une gestion compatible avec la protection des écosystèmes

En Brenne, pays aux mille étangs, le WWF s’efforce de concilier les différents usages avec le maintien de la biodiversité. Depuis peu, nous y testons un projet pilote de remise en état des milieux dégradés. Combinés ensemble, la pisciculture douce, les pâturages extensifs et la destruction des espèces exotiques envahissantes permettent à la biodiversité de se développer…

Un havre de paix menacé

Hérons, marouettes, guifettes, loutres, libellules, grenouilles et cistudes... Chaque jour, toutes ces espèces  cohabitent ici, au cœur de la Brenne, un territoire où s’entremêlent de nombreux milieux qui s’équilibrent entre eux et forment un écosystème naturel précieux.

Née d’une interaction féconde entre l’évolution des écosystèmes et des activités humaines extensives, la Brenne, située dans l’Indre, est une zone humide d’importance internationale. De très nombreux oiseaux d’eau et quantité de mammifères, batraciens, reptiles et insectes la peuplent. Certaines espèces viennent s’y reproduire, comme la Guifette moustac (Chlidonias hybrida), un oiseau d’eau dont l’apparence évoque la mouette. D’autres s’y établissent, c’est le cas de la Cistude d’Europe (Emys orbicularis), une petite tortue d’eau douce.

La Réserve Naturelle Nationale de Chérine est le premier témoin de cette riche biodiversité. On y recense  64 espèces de papillons, dont l’Azuré des mouillères, particulièrement rare, ainsi que près de 590 espèces de plantes supérieures, dont 138 sont considérées comme remarquables malgré les menaces pesant sur l’ensemble du territoire. En effet, dans les années 1970, les pratiques agricoles et piscicoles se sont intensifiées, conduisant à une perte sensible de biodiversité, avec notamment la disparition de nombreux massifs de végétation aquatiques, comme les nénuphars ou les roseaux, qui offrent pourtant des habitats essentiels. Cette érosion a conduit à la diminution des populations de plusieurs espèces emblématiques, telles que le Butor étoilé ou la Guifette moustac, et même pour certaines, à leur disparition. Dès 1983, aux côtés de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, le WWF France a rejoint l’initiative de la Fédération des chasseurs de l’Indre qui proposait de s’associer aux naturalistes pour protéger un étang de 110 ha : la Gabrière. Puis, en 1985, la réserve naturelle de Chérine a été créée. Propriétaire de près d’un tiers des terrains de la réserve, le WWF France siège au sein de son conseil d’administration et soutient financièrement les actions mises en œuvre sur et autour de celle-ci pour permettre une gestion compatible avec le maintien de la biodiversité. 

Héron cendré (Ardea cinerea) avec un poisson dans le bec
Une guifette moustac (Chlidonias hybrida) dans la Réserve nationale naturelle de Chérine, France
Loutre de rivière européenne (Lutra lutra)

Héron Cendré / Guifette moustac / Loutre d'Europe

Un projet pilote

Ces actions de préservation de la biodiversité, menées ou soutenues par le WWF France, concernent un total d'environ 1000 ha de zones humides.

En collaboration avec des propriétaires d’étangs situés en Brenne mais en dehors du périmètre de la Réserve Naturelle de Chérine, le WWF teste actuellement un projet pilote de remise en état des milieux dégradés. Adaptation de la pisciculture traditionnelle, suppression de l’alimentation artificielle du poisson et des engrais et incitation à la gestion des espèces exotiques envahissantes...

Il s’agit avant tout de mettre en place des pratiques vertueuses pour permettre le retour de la végétation aquatique, source de vie dans les plans d’eau !
Dans le cadre de ce projet, nous menons aussi des travaux de restauration des étangs et de leurs abords, notamment en favorisant le retour et le développement de la végétation aquatique, ou en éliminant les buissons qui envahissent les prairies. Et nous mesurons l’impact de nos actions via des opérations de suivi de la faune et de la flore locales : libellules, grenouilles, tortues, oiseaux, nénuphars, roseaux….

Ce projet pilote agit majoritairement dans une logique de Paiement pour Services Environnementaux, dit PSE. Concrètement, cela signifie qu’il repose sur un dispositif d’aides financières rémunérant les propriétaires d’étangs qui s’engagent à protéger la biodiversité, garantissant ainsi le maintien des services environnementaux rendus par les zones humides de leur domaine. Cette rémunération vise à compenser le potentiel manque à gagner que peut représenter, pour ces propriétaires, la modération de certaines activités dans leurs étangs. 

Ce projet pilote est un dispositif visant à compléter les autres actions de préservation de la biodiversité menées ou soutenues par le WWF France, telles que l’acquisition de zones humides, le soutien à la gestion de la Réserve naturelle de Chérine et aux propriétés dont elle a la gestion, soit au total environ 1000 ha

 

Des résultats prometteurs

La gestion de la réserve naturelle de Chérine associant éleveurs, chasseurs et propriétaires riverains fait aujourd’hui figure de référence nationale. Menés de concert, la pisciculture douce, le pâturage extensif avec des races rustiques et la destruction des espèces exotiques envahissantes permettent à la biodiversité de se maintenir et même, de se développer, en particulier au profit des espèces les plus vulnérables.

À l’échelle de la Brenne, le projet pilote de restauration des milieux humides et de Paiement pour Services Environnementaux concerne 27 propriétaires d’étangs et 515 hectares de milieux humides. Et des oiseaux, tels que le grèbe à cou noir, la guifette moustac ou la mouette rieuse, voient désormais une part significative de leurs effectifs préservés grâce à la politique des conventions mises en place.

L’écosystème, tout comme les précieuses espèces qu’il abrite, reprend son souffle !

Un couple de poules d'eau communes (Gallinula galeata)

Couple de poules d'eau

Les partenaires

Ce projet est réalisé en collaboration technique avec l’association Chérine et le Parc Naturel Régional de la Brenne qui assure les missions en local sous la coordination globale et le financement du WWF France. Ce financement provient de plusieurs financeurs, notamment pour partie via Mission Nature, programme porté par l’Office Français de la Biodiversité et la Française des Jeux (suivi faune/flore et restauration active). Il est aussi soutenu en mécénat par Lacoste. Enfin, le legs Aline Mantel a été important pour initier le projet, nous devons ici la remercier pour ce don qui a permis un impact concret pour la biodiversité.

Partenaires techniques

Partenaires financiers

Foire Aux Questions (FAQ)

Est-ce-que la chasse est interdite sur les propriétés soumises aux Paiements pour Services Environnementaux ?

Depuis des siècles, la Brenne est un territoire de chasse… Une pratique historique, ancrée dans la culture locale. Il n’est donc pas question de l’interdire. En revanche, notre initiative vise à mieux l’adapter sur les étangs en convention, pour la rendre compatible avec les autres usages, et notamment en renonçant aux lâchers de canards et aux agrainages abusifs (pratique consistant à nourrir les animaux sauvages).

On entend beaucoup de critiques sur les effets de la pisciculture sur les écosystèmes de Brenne, souhaitez-vous l’interdire ?

Non absolument pas ! N’oublions pas que c’est avant tout pour la pisciculture que les milliers d’étangs brennous ont été façonnés par la main de l’homme. Mais durant les dernières décennies, les pratiques piscicoles se sont intensifiées et conjuguées à la présence massive d'espèces exotiques envahissantes, elles ont conduit à un appauvrissement de la biodiversité notamment en supprimant les habitats, tels que la végétation aquatique. 

Notre objectif n’est donc pas d’interdire la pisciculture mais de favoriser une pisciculture traditionnelle avec des pratiques extensives favorables à la biodiversité et viables économiquement.

Nous devons retrouver un équilibre pour favoriser le retour de la végétation dans les étangs, en réduisant notamment la présence de la carpe. Cette dernière, régulièrement élevée de manière intensifiée, fouille dans la vase pour se nourrir, ce qui trouble l’eau, empêchant la végétation de se développer. Cela a un impact sur les milieux naturels et les invertébrés d’autant plus fort que les étangs sont déjà fragilisés par une qualité moindre des milieux naturels (ex : pas de végétation) ou par la présence d’espèces exotiques envahissantes.

Les PSE sont-ils appelés à remplacer les dispositifs existants, type parc naturel etc. ? Et pourquoi ce projet n'englobe-t-il pas TOUS les propriétaires d'étangs du territoire ?

Non les PSE ne sont pas voués à se substituer aux autres outils de conservation, ils constituent seulement un instrument supplémentaire et complémentaire au service de la protection de l’environnement. 

Leur atout est de permettre d’engager des propriétaires extérieurs à la Réserve naturelle vers une gestion durable du territoire. Piloté par le WWF et ses partenaires, ce dispositif innovant permet de sensibiliser les propriétaires à la richesse naturelle de leurs étangs et de les amener à agir pour les préserver, tout en les mettant en relation avec d’autres acteurs du territoire. 

Il s’agit d’une démarche volontaire. Tous les propriétaires ont été invités à prendre part au projet, des opérations de “recrutement” ont eu lieu en lien avec un prestataire et des acteurs locaux. 

Est-ce que vous achetez les propriétés sur lesquelles vous mettez en place les projets de PSE et de restauration en Brenne ?

Non, nous signons des conventions avec des propriétaires volontaires qui s’engagent à respecter des pratiques de gestion vertueuse de leur parcelle pour une durée de cinq ans. Par exemple, une adaptation de la pisciculture traditionnelle (pas ou peu de carpes, la suppression de l’alimentation artificielle du poisson et des engrais, l’incitation à la gestion des espèces exotiques envahissantes ou encore la conservation et la gestion durable des milieux naturels etc.). 

Marais d'eau douce sur une île dans le parc national des Sundarbans (Bangladesh)

Ensemble, agissons

Pour mieux répondre à l'urgence écologique, le WWF France oeuvre à la protection des zones d'eau douce.

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