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03. juillet 2020 — Communiqué de presse

L’Amazonie brûle : nouveau record d’incendies en juin en Amazonie brésilienne

Le 1er juillet dernier, l'Institut national de recherches spatiales (INPE) a publié les données sur le nombre de foyers d’incendies enregistré en juin 2020 et a révélé que 2 248 incendies ont été détectés dans le biome amazonien durant cette période. Il s’agit du taux le plus élevé de ces 13 dernières années, en hausse de 36 % par rapport à la moyenne des 10 années précédentes (2010-2020).

L'Amazonie est une forêt humide. Ces incendies ne sont pas la conséquence du changement climatique mais sont directement provoqués par les humains. Ils font partie du processus de transformation des espaces naturels en pâturages ou en cultures.  
 
Ces chiffres laissent craindre qu'en 2020 la déforestation en Amazonie soit encore plus importante que l'an dernier. En 2019, les 10 129 km2 détruits représentaient déjà la surface déforestée la plus élevée depuis 2008 (et plus du double de 2012). Pourtant, cet écosystème qui concentre 10 % de la biodiversité mondiale, joue un rôle essentiel dans la lutte contre le dérèglement climatique. 
 
En plus des conséquences environnementales dramatiques, ces incendies détériorent la qualité de l'air et aggravent les risques pour la santé des populations vivant en Amazonie, alors que celles-ci souffrent toujours de la pandémie de la Covid-19. Selon une étude de Fiocruz (Fondation Oswaldo Cruz), l'une des conséquences est l'augmentation du nombre d'enfants hospitalisés : leur nombre a doublé entre mai et juin 2019, avec 2 500 hospitalisations supplémentaires. L'étude souligne également que les polluants peuvent parcourir de grandes distances et affecter des villes éloignées de l'origine de l'incendie.

Près de Porto Velho (Brésil), les feux issus de la déforestation ravagent la forêt amazonienne.

Le WWF Brésil s’engage sur tous les fronts pour préserver l’Amazonie : soutien aux gardes forestiers, actions de lutte contre les incendies, renforcement de la surveillance territoriale. Nos projets couvrent une surface de 55,8 millions d'hectares, soit 13,8% de l'Amazonie brésilienne et l’équivalent de la France métropolitaine. Ces projets profitent à 77 territoires autochtones et plus de 117 000 personnes. 

L’Union Européenne a une responsabilité majeure dans cette catastrophe car les pays européens sont responsables d’un tiers (36 %) de la déforestation liée aux produits échangés mondialement et est l'un des principaux importateurs de produits de base liés à la déforestation. La France importe par exemple plus de 3 millions de tonnes de soja pour l’alimentation de ses animaux d’élevage, ce qui participe à la déforestation massive dans les territoires brésiliens dont l'Amazonie et le Cerrado

Nos gouvernements doivent agir afin de s’assurer que notre consommation ici ne participe pas à la destruction d’espaces naturels ailleurs. Pour cela, l’Union Européenne, qui a annoncé une législation en 2021 pour lutter contre la déforestation, devra faire en sorte que celle-ci assure que les produits liés à la destruction d’espaces naturels ne sont plus mis sur le marché européen. 

Août 2019, les feux à Porto Velho, Brésil, ravagent la forêt amazonienne.

Agissons d’urgence

Vos dons iront au programme d'intervention sur l'urgence Amazonie. Si celui-ci était intégralement financé, les dons supplémentaires seront affectés à la protection des forêts dans d’autres zones prioritaires.