Le WWF France mobilise le secteur privé dans la lutte contre le trafic d'espèces sauvages
Quatrième rendez-vous politique de cette nature depuis 2014, la Conférence de Londres rassemblera Etats et organisations intergouvernementales afin de faire le point sur les actions engagées et à poursuivre pour mettre un terme à cette activité illégale le 11 et 12 octobre 2018. A cette occasion, le WWF France lance une initiative visant à engager le secteur français de la logistique et du transport dans la lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages menacées.
Le commerce illégal de plantes et d’animaux terrestres et marins rapporterait entre 7 et 23 milliards de dollars par an.
Au cours de la Conférence de Londres, les Etats et organisations participantes dresseront le bilan des progrès accomplis depuis 2014 sur quatre piliers : éliminer les marchés de produits illicites de la faune sauvage ; s’assurer de cadres juridiques et de moyens de dissuasion efficaces ; renforcer l’application des lois et enfin garantir des moyens de subsistance et un développement économique durable. Ils devront également définir de nouvelles priorités d’action. Le WWF appelle à ce que ces ambitions tiennent compte de l’interconnexion entre le commerce illégal d’espèces sauvages et les enjeux de sécurité et de développement économique et social ; également, qu’elles promeuvent la consolidation et la diffusion des solutions existantes en matière de technologie, de coopération, etc., notamment auprès du secteur privé.
Un trafic qui implique les entreprises à leur insu
Les entreprises, à leur insu, sont exposées à de nombreux risques liés au trafic illégal des produits issus des espèces sauvages.
En effet, parce qu’ils peuvent être victimes d’infiltration de spécimens ou produits issus du commerce illégal des espèces sauvages, tant dans leurs filières d’approvisionnement que dans les chaines de transport et de logistique, les acteurs économiques sont particulièrement exposés à cette activité illégale. Les trafiquants exploitent les voies et moyens légaux de transport de marchandises et de voyageurs, exposant ainsi les acteurs économiques à des risques multiples : sanitaires, sécuritaires, juridique, réputationnel et, par conséquent, économiques. Les entreprises doivent ainsi s’assurer qu’elles ne deviennent pas, à leur insu, l’un des maillons de la chaîne du commerce illégal des espèces sauvages.
Pourtant, malgré l’existence de réponses innovantes, à l’échelle internationale, pour faire face au commerce illégal des espèces sauvages, les acteurs économiques français se sont encore peu emparés du sujet.
Environ 25 000 éléphants d’Afrique sont abattus chaque année pour alimenter un trafic illégal d’ivoire porté par la demande asiatique.
Une initiative aux nombreux objectifs
Le WWF France lance une initiative pour sensibiliser le secteur du transport et de la logistique aux enjeux de la lutte contre le commerce illégal d’espèces sauvages.
C’est pourquoi le WWF France lance le 18 octobre une initiative multi-acteurs visant à mobiliser le secteur du transport et de la logistique contre le commerce illégal des espèces sauvages. A travers cette initiative, le WWF France travaillera avec les entreprises, plateformes d’échanges et associations professionnelles, afin d’élaborer des réponses communes qui viseront à faire obstacle à ces pratiques illégales.
Les travaux de l’initiative s’articuleront autour des objectifs suivants :
- Faciliter l’accroissement et la circulation des connaissances sur le commerce illégal des espèces sauvages et les risques qu’il représente pour le secteur ;
- Identifier les principales zones de vulnérabilité sur la chaîne de valeur des entreprises, et les moyens à mettre en œuvre pour les atténuer ;
- Échanger sur les bonnes pratiques, les freins et leviers à activer ;
- Produire collectivement des outils permettant de gérer et de réduire le risque, pour les entreprises, d’être involontairement impliquées dans un commerce illégal des espèces sauvages ;
- Mettre en œuvre au moins une action à l’échelle de chaque entreprise ;
- Valoriser les engagements des entreprises membres et inciter d’autres acteurs à s’engager ;
- Anticiper et influencer les évolutions réglementaires.