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04. novembre 2025 — Communiqué de presse

WWF France alerte sur la persistance de l’orpaillage illégal en Guyane à la veille de la COP30

À quelques jours de la COP30, où la lutte contre la déforestation figurera parmi les sujets centraux des négociations internationales, le WWF France en Guyane publie une étude inédite sur l’un des principaux moteurs de déforestation du plateau des Guyanes : l’orpaillage illégal. 

Découvrir l'étude

Réalisée en 2024, cette étude de terrain a été coordonnée par une anthropologue basée au Suriname et un chercheur géographe au Brésil. Sept membres de l’équipe se sont rendu le long des fleuves Oyapock et Maroni, aux frontières de la Guyane, pour échanger directement avec les personnes impliquées dans l’exploitation illégale de l’or. L’objectif : mieux comprendre leur profil, leurs revenus, leurs trajectoires et les circuits d’exfiltration de l’or illégalement extrait. 

Au total, 134 personnes ont été interrogées, dont 13,4 % de femmes, pour un âge moyen de 39 ans. 97 % des personnes rencontrées sont originaires du Brésil, principalement d’États parmi les plus pauvres du pays, cherchant à échapper à la précarité. 

Des tendances contrastées : une activité stable mais une production en recul

Les garimpeiros (adeptes des pratiques d'orpaillage illégal) contribuent fortement à la déforestation de l'Amazonie (Guyane française et Suriname)

Une activité toujours à haute intensité

En 2024, environ 8 500 personnes restaient impliquées dans l’orpaillage illégal en Guyane, avec un revenu médian estimé à 2 000 euros par mois pour les garimpeiros. 

Chercheur d'or dans la forêt amazonienne

Une baisse progressive de la production

L’année 2024 aurait vu l’extraction de 4,3 tonnes d’or illégalement produites, contre environ 10 tonnes dans les années 2010. Cette baisse estimée entre –5 % et –15 % par an depuis 2022 s’expliquerait notamment par le renforcement des opérations de lutte menées par les autorités françaises et brésiliennes.

Représentation de l'orpaillage dans le fleuve Maroni

Un déplacement des circuits logistiques :

Alors qu’il y a quinze ans, la frontière franco-brésilienne concentrait la majorité des flux, 75 à 85 % de l’or illégal guyanais seraient désormais écoulés via le fleuve Maroni, en lien avec les bases logistiques situées sur la rive surinamaise. 

Vers une coopération trinationale renforcée

Pour le WWF France, la lutte contre la déforestation et le changement climatique passe aussi par la lutte contre la pauvreté et la transformation des modèles économiques. 

En Guyane, l’orpaillage illégal continue d’engendrer des impacts sociaux et environnementaux considérables : contamination mercurielle, destruction des cours d’eau, perte de biodiversité et insécurité dans les zones forestières. 

« Les efforts conjoints de la France et du Brésil semblent produire des effets tangibles, mais le défi demeure immense » souligne Laurent Kelle, Responsable du WWF en Guyane « Une coopération trinationale entre la France, le Brésil et le Suriname est désormais essentielle pour enrayer durablement l’orpaillage illégal sur le plateau des Guyanes ».