Retour
28. janvier 2021

Découverte d’un récif corallien géant

Un immense récif corallien vient d’être repéré dans les profondeurs au large de l’Australie et il semble en bonne santé ! De quoi nous mettre un peu de baume au cœur à l’heure où l’état de la Grande barrière de corail ne cesse de se détériorer. 

Icône du patrimoine mondial

20% des récifs coralliens mondiaux sont déjà morts et 25% sont gravement menacés.

Mauve, framboise, vermeil, lilas, jaune canari, bleu roi…. Nous sommes sous l’eau, au beau milieu de la mer de corail et c’est une explosion de couleurs.
On dirait des fleurs mais ces squelettes calcaires incrustés d’algues chatoyantes sont des coraux, dédale d’habitats complexes qui abritent, à eux-seuls, près de 35% de la vie marine. De la vénérable tortue de mer aux poissons de récif en passant par les 134 espèces de requins et de raies et la multitude d’algues marines, une faune et une flore abondantes y ont élu domicile.

Le récif génère près de 69 000 emplois à temps plein et rapporterait près de 6 milliards d’euros par an à l'économie australienne, via les activités de tourisme et de pêche notamment. Mais la grande barrière est avant tout un sanctuaire marin dont l’importance écologique, historique et symbolique est cruciale pour le monde entier.

Pourtant, aujourd’hui, ce milieu irremplaçable est en péril. Aux actions humaines directes – surpêche, remblaiement, défrichements, pollutions diverses, tourisme de masse – s’ajoutent les effets du réchauffement climatique. Ce dernier aggrave le phénomène de blanchissement du corail, soit le dépérissement de l’animal qui se traduit par une décoloration.
On considère, à ce jour, que 20% des récifs coralliens mondiaux sont déjà morts et que 25% sont gravement menacés.
 

Coraux blanchis en eaux peu profondes. Papouasie-Nouvelle-Guinée

Les coraux rouges (Corallium rubrum), détériorés par le réchauffement climatique, deviennent blancs.

Se battre pour le récif

En 2012, le gouvernement australien a créé le plus grand réseau d'aires marines protégées du monde.

Depuis les années 1970, nous nous mobilisons pour la protection des coraux. Nous encourageons la création de nouvelles Aires Marines Protégées qui constituent l'une des méthodes les plus éprouvées pour conserver le monde sous-marin. L'intervention humaine et l’exploitation des ressources y sont strictement réglementées quand elles n’y sont pas complètement interdites.

En 2012, nous remportons une victoire significative : le gouvernement australien crée le plus grand réseau d'aires marines protégées du monde. Ce dernier couvre trois océans (Indien, Pacifique et austral) et leurs mers adjacentes, Arafura, Timor et Tusman. Deux ans plus tard, le gouvernement calédonien crée le Parc naturel de la mer de Corail, une Aire Marine Protégée géante de 1,3 million de km2. En termes de superficie, elle occupe la première place en France et la seconde à l’échelle mondiale après Hawaï !

En 2013, afin d’empêcher que de nouvelles pressions inacceptables s’exercent sur la Grande barrière de corail, nous faisons front avec la Société de Conservation marine australienne. Grâce à notre campagne commune « Se battre pour le récif », nous obtenons du gouvernement australien l’interdiction de tout dépôt de boues de dragage sur le site de la Grande barrière de corail et l’annulation de la construction de nouveaux ports dans des zones encore intactes de la côte récifale, comme le delta de Fitzroy et le cap York.

Vue aérienne de Hardy Reef, au cœur de la Grande Barrière de Corail
Coraux et poissons présents dans la Grande Barrière de Corail en Australie
Trois tortues vertes (Chelonia mydas) nagent dans la grande barrière de corail

Grâce à la mobilisation internationale, coraux, poissons et tortues vertes (Chelonia mydas) peuvent continuer de se mélanger dans ce grand espace.

Plus haut que la tour Eiffel

Le récif corallien découvert par le Schmidt Ocean Institute mesure près de 1,5 kilomètre de large et s’élève à plus de 500 mètres de haut.

C'est une découverte prometteuse que viennent de faire les scientifiques du Schmidt Ocean Institute, fondation australienne œuvrant pour la recherche océanographique. Initialement missionné pour cartographier les fonds marins du plancher de la partie nord de la Grande Barrière, leur robot SuBastian est tombé nez-à-nez avec un gigantesque édifice vivant : un récif corallien mesurant près de 1,5 kilomètre de largeur et s’élevant à plus de 500 mètres de haut. 
Impressionnante, la trouvaille est aussi inédite.
C’est la première fois qu’un récif isolé, c’est-à-dire détaché de la Grande barrière, est découvert tout au nord, au large de la côte nord-est de l’Australie, à 130 kilomètres de cap York.

La bonne nouvelle c’est que ce monument vivant, vieux de 20 millions d’années, semble en très bonne santé. D’après les experts, ses coraux n'auraient pas souffert de l'épisode de blanchissement de 2016, subi de plein fouet par les coraux, plus au nord, de la Grande barrière.
Ils décrivent au contraire une communauté florissante de récifs coralliens et d'éponges abritant une quantité impressionnante de poissons.

Comme toutes les plongées du projet, l'opération a été filmée et retransmise en direct sur le site du Schmidt Ocean Institute et sur Youtube. Le bras télécommandé du robot SuBastian a permis de prélever des échantillons tout au long de son immersion. Les scientifiques vont maintenant procéder à l’analyse des prélèvements. Ils espèrent que ces derniers leur en apprendront davantage sur le monde des coraux et les espèces qu’ils hébergent, y compris des espèces jusqu’alors méconnues...

Tous les Effet Panda

Coraux Nouvelle-Calédonie

Ensemble, agissons

Le WWF œuvre à la conservation des espèces menacées sur tous les continents. Aidez-nous à poursuivre nos actions au plus près du terrain.
Votre don est notre force.