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26. avril 2019

La Tanzanie bannit le sac plastique

Bouffée d’oxygène pour la planète. Après Bali en début d'année, c'est au tour de la Tanzanie d’interdire les sacs en plastique à usage unique ! Un engagement fort qui devrait prendre effet dès juin.

Le fléau du plastique

103 millions de tonnes de déchets plastiques ont atterri dans la nature.

Les plastiques nous envahissent. Chaque année, ce sont 8 millions de tonnes qui échouent dans nos océans. Des plages d’Indonésie jusqu’en Arctique, ils étouffent silencieusement notre planète.

Plus de 310 millions de tonnes de déchets plastiques ont été générées en 2016, dont un tiers se sont retrouvées dans la nature. Le constat est accablant et les conséquences dramatiques pour l’environnement, la santé humaine et l'économie. L’impact sur la biodiversité est particulièrement frappant : à ce jour, plus de 270 espèces ont été victimes d’enchevêtrement et plus de 240 ont ingéré du plastique.

Si rien n’est fait, la production mondiale de déchets plastiques pourrait augmenter de 41 % d’ici 2030 et la quantité accumulée dans l’océan pourrait doubler et atteindre 300 millions de tonnes. Les émissions de CO2 résultant du cycle de vie du plastique, quant à elles, devraient augmenter de 50%, tandis que celles issues de l'incinération de plastiques devraient tripler !

Vue aérienne de la barrière de corail de l'archipel Zanzibar, Tanzanie
Plusieurs éléments d’origine plastique flottent dans l'océan

Faire barrage à la marée de plastique

Vous aussi, mobilisez-vous contre le plastique !

Je signe la pétition

Face à ce constat alarmant, le WWF invite tous les acteurs - producteurs, consommateurs et pouvoirs publics - à agir pour réduire la consommation de plastique, développer des matériaux alternatifs et réemployer ceux existants. Nous incitons chacun à utiliser son pouvoir de consommateur. En commençant, notamment, par bannir l’utilisation du plastique à usage unique : les couverts de pique-nique jetables, les pailles ou encore les gobelets en polystyrène.

Le WWF enjoint également les pouvoirs publics à convenir d'un traité international juridiquement contraignant permettant de diminuer la pollution plastique des océans, avec des objectifs nationaux chiffrés obligeant à réduire la production, à réemployer et à recycler le plastique.

En février 2019, nous signons un pacte, déclinaison nationale du Global Commitment de la Fondation Ellen Mac Arthur. A travers lui, nous nous engageons à réduire notre impact sur la pollution plastique au-delà du cadre réglementaire existant. 
Pour éveiller les consciences, nous publions deux rapports coups de poing : « Pollution plastique en Méditerranée : sortons du piège », en juin 2018 et « Pollution plastique, à qui la faute ? » en mars 2019. En parallèle, nous lançons une pétition pour une nature sans plastiques. À ce jour, 421 709 personnes l’ont déjà signée.

Une tortue à peine née se faufile à travers les déchets sur une plage de l'île Juani, Tanzanie

L’Afrique, chef de file

Après le Rwanda en 2004, le Kenya et le Sud-Soudan en 2017, le Burundi en 2018, la Tanzanie s'engage en 2019 contre la pollution plastique !

Parlement national de Tanzanie, au coeur de l’hémicycle, en pleine session budgétaire… Kassim Majaliwa, premier ministre depuis 4 ans, prend le micro et annonce : « le 31 mai sera le dernier jour où l’on pourra utiliser un sac en plastique dans notre pays ». En effet, à compter du 1er juin prochain, personne ne sera plus autorisé à produire, importer, vendre ou utiliser des sacs en plastique sur le sol Tanzanien. Le chef du gouvernement a également appelé les industries productrices de plastique du pays à diversifier leur activité et à innover en renonçant à l’utilisation du polymère au profit d’autres matières de base, moins nocives pour l’environnement.

Dans cette lutte contre la pollution plastique, l’Afrique est pionnière. Dès 2004, le Rwanda ouvre la voie en imposant une interdiction des plastiques. En 2008, le trafic de sacs plastiques y devient même passible de prison. En 2017, c’est le Kenya qui adopte une loi imposant de lourdes amendes aux contrevenants, le Sud-Soudan lui emboîte le pas, puis Le Burundi, en 2018. Et aujourd’hui, c’est au tour de la Tanzanie…

Certes, tout n’est pas joué car face à l'opposition des acteurs du secteur, les gouvernements sont parfois contraints de reculer. Ce fut le cas en Ouganda où la loi interdisant l'utilisation de matières plastiques constituées de polymères de moins de 30 microns avait finalement été suspendue. Nous espérons que ce ne sera pas le cas en Tanzanie et soutenons la décision aussi courageuse que salutaire de l’Etat. 

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