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24. mai 2019

Le loup fait son come-back en Belgique

Après plus d’un siècle d’absence, le loup est de retour en Wallonie. Un quatrième animal a été observé dans la commune d’Ebly, la nuit du 1er mai. Une excellente nouvelle pour la biodiversité !

Ni ange, ni démon

Le loup est inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, celui qui est souvent perçu comme le « grand méchant loup », cruel et sans pitié, n’est en fait qu'une espèce craintive et discrète. Malheureusement, cette mauvaise réputation de « mangeur d’homme » lui colle à la peau et ne fait que renforcer les a priori négatifs que nous avons sur lui. Souvent, les tensions entre l'homme et le loup sont très vives dans les zones que l’animal avait désertées et dans lesquelles il est revenu depuis peu. Les éleveurs et les chasseurs doivent réapprendre à vivre avec le risque de prédation du grand carnivore sur le bétail et sur le gibier et certains le vivent très mal. C’est le cas, notamment, dans les Alpes françaises où le malaise est exploité, voir entretenu, par certains politiques.

En effet, l’animal adapte son alimentation aux proies disponibles. Lorsqu'il ne parvient pas à se nourrir de proies sauvages, telles que les ongulés, ses cibles dominantes, il est capable de jeûner pendant une semaine. Par facilité, il peut alors être conduit à s'en prendre au bétail domestique, ce qui hélas, est la source de nombreux conflits avec les hommes. Comme tous les grands carnivores, le loup est inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN en France. Depuis la signature de la convention de Berne en 1990, cet animal, qui peut vivre jusqu’à 14 ans, appartient à la catégorie des espèces protégées. Cependant, le conflit Homme-loup continue de peser sur la survie de l’espèce.

Loup dans la neige et caché derrière un arbre en Russie
Loup se baladant dans une forêt en Italie
Loups (Canis lupus) et ours (Ursus arctos) eurasiens, Kuhmo (Finlande)

Réhabiliter le loup

Notre objectif au WWF : atténuer le conflit Homme-Loup pour nous permettre de cohabiter avec ce grand carnivore.

Partout dans le monde où l’Homme et le loup sont en conflit, le WWF développe des programmes et mène des campagnes de sensibilisation pour parvenir à une cohabitation apaisée entre les grands carnivores et les activités humaines, en particulier l'élevage. Depuis plus de 15 ans, le WWF France finance des actions pour aider les bergers à se protéger des attaques de loups. Renforcement de la présence humaine aux côtés des troupeaux, chiens de protection, pose de clôtures appropriées, expérimentations d’effarouchement : c’est le programme « Pastoraloup » porté par FERUS et soutenu par le WWF.

Le WWF intervient également dans les instances nationales institutionnelles, pour porter le message de la cohabitation et relancer la recherche de solutions pour atténuer le conflit Homme-Loup. Nous y défendons une approche transnationale, via le réseau européen du WWF, dans la mesure où les populations de loups ignorent les frontières et doivent être prises en compte de façon cohérente et globale à l’échelle du continent.

Le loup est revenu

Le loup serait originaire des Alpes franco-italiennes.

Démarche gracile, corps fuselé, cage thoracique étroite et pattes allongées, pas de doute, c’est bien un loup qui a été aperçu dans la nuit du 1er mai à Ebly, petite commune de Wallonie. Quelqu’un a même réussi à le prendre en photo. D’après les analyses de ses déjections, l’animal serait originaire des Alpes franco-italiennes et aurait parcouru près de 800 Kilomètres. C’est une première car les trois autres loups venus spontanément sur le territoire sont germano-polonais.

Est-il de passage ou compte-t-il s’établir durablement dans la région? Pour l’instant, il est un peu tôt pour le dire mais une chose est sûre c’est que les Ardennes réunissent toutes les conditions pour qu’il choisisse de s’y installer. Il y trouvera notamment du gibier en abondance. Autre indice plaidant en faveur d’un emménagement longue durée, le caractère solitaire du spécimen aperçu. Habituellement, l’espèce se déplace en meute mais il arrive que les jeunes loups de un ou deux ans quittent le groupe pour partir à la recherche d’un nouveau territoire. C’est probablement le cas de celui d’Ebly… Quoi qu’il en soit, la nouvelle réjouit les défenseurs de l’environnement car le retour du loup a un impact positif sur la biodiversité. Sa seule présence incite les herbivores à se déplacer plus souvent. Ces mouvements permettent à la végétation de se régénérer. Tout en haut de la chaîne alimentaire, le loup joue aussi un rôle de régulateur des espèces.

Tous les Effet Panda

Canis lupus

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