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04. février 2021

Le Zimbabwe bannit l’exploitation minière

Les 45 000 éléphants du parc de Hwange reprennent leur souffle. Le gouvernement recule et interdit finalement les exploitations minières dans tous les parcs naturels du pays. Avec effet immédiat !

Un joyau en péril

Avec ses quelques 14 600 km2, le parc national de Hwange est le plus grand du Zimbabwe.

En bordure du Botswana, le parc national de Hwange est le plus grand du Zimbabwe, avec une superficie de 14 600 km2. Immense, son paysage et sa faune varient du maquis semi-désertique aux forêts, collines de granit et vallées boisées d’arbustes appelés «Mopane ». Une nature sauvage, authentique, encore préservée du tourisme de masse.
Les mammifères les plus emblématiques y ont élu domicile. On peut y croiser des vautours à dos blancs, des lycaons, des léopards, des guépards et même des rhinocéros. C'est aussi l'un des derniers grands sanctuaires pour les éléphants, les lions et les buffles en Afrique. Plus de 400 espèces d'oiseaux y cohabitent, dont les guêpiers écarlates colorés, semblables à des arcs-en-ciel, nichant dans les falaises près des berges des rivières.

Mais depuis que le gouvernement a délivré une licence d’exploitation à la société minière chinoise Tongmao Coal Company, une ombre menaçante plane sur ce havre de paix. Celle d’un projet d’exploitation géant au cœur de la réserve qui s’étendrait sur plus de 100 km2.  Véritable désastre écologique, ce chantier fait courir un risque irréversible de dégradations environnementales avec des pertes irrémédiables d'animaux et d'espèces végétales en raison de la réduction de leurs habitats. En conséquence, le tourisme local qui repose essentiellement sur l'observation des espèces dans leur milieu et offre une source de revenus vitale pour les populations, est également menacé…

Faire barrage aux projets nocifs

Les activités industrielles ont des effets néfastes sur les milieux. En 2016 elles menaçaient 114 des 229 sites naturels et mixtes inscrits au Patrimoine mondial de L'UNESCO.

Le WWF agit dans 35 éco-régions marines et terrestres dont le patrimoine naturel compte parmi les plus riches et les plus rares de la planète mais aussi, parmi les plus menacés. Notre objectif, promouvoir le développement d’activités humaines qui respectent la planète et sa biodiversité.

En 2016, nous publions un rapport coup de poing pour appeler à la protection de notre héritage commun. Sur les 229 sites naturels et mixtes inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO, 114 sont menacés par des activités industrielles néfastes. Concessions pétrolière, minière ou gazière, surpêche, exploitation forestière illégale, surexploitation des ressources en eau, infrastructures de transport ou de tourisme : les menaces sont multiples.

Mais nous faisons front. Vent debout contre l’exploration pétrolière, nous sommes plus de 450 000 à interpeller le premier ministre du Belize pour la protection du récif. Quelques mois plus tard, l’exploration pétrolière est interdite. Autre victoire, en Espagne, quand le gouvernement espagnol, suite à notre mobilisation, renonce au projet de dragage de la rivière de Guadalquivir. Le Parc national Coto de Doñana respire à nouveau.

Vue sur les Chutes Victoria au Zimbabwe.

Le Zimbabwe est aussi connu pour ses immenses chutes d'eau classées au Patrimoine mondial de l'UNESCO, Victoria Falls.

Reculer pour mieux… avancer !

En septembre dernier le gouvernement zimbabwéen a annoncé l'interdiction et l'arrêt immédiat de toute activité minière dans les parcs nationaux et dans les lits des rivières.

Le Zimbabwe vient d’effectuer une marche arrière spectaculaire dans le dossier de l’exploitation d’une mine de charbon dans la réserve naturelle de Hwange ! Une grande victoire pour les écologistes qui s’inquiétaient du devenir de la plus importante réserve du pays… Non seulement le gouvernement a abandonné le projet, mais il a aussi, au-delà des espérances, interdit toute exploitation minière dans les réserves.
La décision a été rendue publique en septembre dernier par Monica Mutsvangwa, ministre de l’Information. Toutes les activités minières dans les parcs, ainsi que dans les lits des rivières, sont interdites, avec effet immédiat. Entre les lignes, cela signifie que des mesures vont être prises sur le champ pour annuler tous les titres miniers détenus dans ces zones. Par cette décision, le Zimbabwe réaffirme son engagement en faveur de la préservation de la biodiversité et met fin à une vive polémique qui agitait le pays depuis plusieurs mois. 
Il semblerait que la mobilisation ait payé. Face à la pression de l'Association des avocats environnementaux, les autorités ont fait le choix de l’écologie. Une bonne nouvelle donc pour la faune et la flore de la région mais aussi pour le tourisme étroitement lié à la bonne santé de ces dernières.

Nos sociétés industrielles hyperconnectées nécessitent de plus en plus de minerais et métaux rares pour leurs infrastructures. Cette demande effrénée conduit les industriels à s’aventurer toujours plus loin dans des territoires jusqu’alors épargnés par les activités humaines. La décision du Zimbabwe prend donc le contre-pied d’une tendance actuelle lourde de conséquences pour les écosystèmes, déjà gravement déséquilibrés par la crise climatique et la sixième extinction de masse.

Tous les Effet Panda

Éléphant d'Afrique (Loxodanta Africana)

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