Retour
21. janvier 2022

L’espoir renaît pour le jaguar argentin

Un jaguar de cinq ans vient d’être relâché dans le parc national Ibera au nord-est de l'Argentine. Un pas de plus dans la réintroduction de cette espèce menacée. Petit à petit, le roi de la forêt Atlantique reconquiert son territoire…

Une espèce en déclin

Ces quinze dernières années, sa population a chuté de 80%.

« Celui qui tue en un bond », voilà ce que signifie son nom. Grimpeur virtuose et nageur hors norme, le jaguar est capable de s’attaquer à des proies deux fois plus grandes que lui. Pourtant, ça ne l’empêche pas de faire partie des espèces les plus menacées au monde. Ces quinze dernières années, sa population a chuté de 80%.

En Argentine, la fragmentation de son habitat au profit du pâturage ou des plantations de bois a entraîné la quasi-disparition du félin. D’autant que l’espèce est également menacée par le braconnage qui demeure une tradition en Argentine et la raréfaction de ses moyens de subsistance car les chasseurs convoitent ses proies. Et c’est le cercle vicieux habituel qui s’enclenche. Manquant désormais de nourriture, le félin s’attaque de plus en plus souvent aux troupeaux, ce qui crée des conflits avec les éleveurs et les populations locales.

Pourtant, s’il venait à disparaître, c’est l’ensemble de la mata atlântica qui serait affectée, mettant en péril un corridor de biodiversité de plus de 7,4 millions d'hectares.

Pour une population viable

Afin de garantir la survie du félin dans la région, le WWF travaille sur trois axes majeurs : la protection des principaux corridors pour animaux sauvages, la hausse du nombre de proies naturelles dans la forêt et l'apaisement des conflits entre les hommes et le félin liés à la prédation de ce dernier sur les animaux d’élevage.

Depuis 2009, dans le cadre d’un projet d'étude du WWF en Argentine, des jaguars ont été équipés de colliers GPS : les suivre à la trace permet d’en savoir plus sur leurs comportements et les menaces qui pèsent sur eux. En 2018, le WWF Belgique lance Big cats save big cats, une campagne originale qui sensibilise de manière humoristique au triste sort du jaguar.

En effet, tandis que celui que l’on surnomme « le plus grand chat du monde » peine à survivre, nous prenons grand soin de nos chats domestiques et avons même tendance à trop les nourrir. Les maîtres sont donc invités à faire un don via un site dédié et via le « cat configurator », un outil ludique leur permettant de savoir si leur fidèle compagnon est en surpoids. Ils reçoivent alors des conseils pratiques et des astuces concrètes pour permettre à leurs chats de retrouver la forme. Chaque euro investi permet d’avancer dans la lutte pour la sauvegarde du jaguar. 

Un jaguar (Panthera onca) rugissant dans la forêt

Pour Jatobazinho, jeune mâle de cinq ans, c’est un nouveau départ. Le jaguar vient tout juste de retrouver son habitat naturel, dans le parc national Ibera au nord-est de l'Argentine. Et le peu que l’on puisse dire, c’est qu’il revient de loin !

Il y a un peu plus de quatre ans, l’animal a été trouvé tout près d’une école dans un petit village du  Pantanal brésilien. Déshydraté, amaigri, à bout de force, après s’être débattu dans les courants du fleuve Parguay, il a fini par atterrir au cœur d’une zone peuplée par l’homme. Dans cette région où le félin est souvent perçu comme un nuisible à abattre, son destin aurait pu tourner au tragique. Mais probablement né sous une bonne étoile, Jatobazinho a été recueilli par la fondation Rewilding Argentina, qui œuvre précisément à la réintroduction de l’espèce dans le pays.

Sur place, grâce aux soins dispensés par ses hôtes, il s’est rétabli rapidement. Il a ensuite été transféré dans le centre de réintroduction des jaguars du parc Iberá, où il a fait la connaissance d’une femelle avec laquelle il s'est accouplé, donnant naissance à quatre petits. Mère et enfants ont été relâchés en septembre 2021, Jatobazinho, lui, vient tout juste de les rejoindre. 

Selon les experts, si le jaguar mâle dispose de proies en quantité suffisante et d'une femelle à ses côtés, la probabilité qu’il s’établisse durablement dans la zone est particulièrement élevée. 

Tous les "Effet Panda"

Troupeau de zèbres (Equus burchellii), dans la Réserve Nationale Masai Mara (Kenya)

Ensemble, agissons

Pour mieux répondre à l'urgence écologique, le WWF France oeuvre à la sauvegarde des espèces emblématiques menacées.
Votre don est notre force.