Jeunes ours bruns dans les forêts d'Europe
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11. octobre 2018

Longue vie aux ours du Béarn

Deux ourses viennent d’être lâchées dans les Pyrénées occidentales. Quatorze ans après la mort de Cannelle, elles sont enfin là. Le gouvernement a tenu sa promesse…

Entre haine et passion

C'est le nombre d'ours recensés dans les massifs pyrénéens français et espagnols.

Emblématique, l’ours brun incarne la nature à l’état sauvage. Tantôt adulé, tantôt traqué, il illustre l’éternelle ambiguïté des relations que l’homme entretient avec la nature. Aujourd'hui, le territoire de l’ours brun s'est considérablement réduit, du moins en Europe de l'Ouest. Si en Finlande ou en Suède on peut dénombrer quelques centaines d’ours, il n’en subsiste que quelques dizaines dans les Pyrénées, une centaine dans les Monts Cantabriques en Espagne et dans les Abruzzes italiennes, à peine 30 en Autriche.

Malgré une prise de conscience, le retour de l’ours se fait très lentement sur les territoires qu’il avait désertés au siècle dernier. C’est que de nombreuses pressions pèsent sur le plantigrade. Conflits avec les éleveurs qui redoutent les attaques du prédateur sur leur troupeau, exploitation forestière et développement d’infrastructures qui empiètent sur son habitat ou encore erreurs de tirs lors d’opérations de chasse… 

Redorer le blason de l’ours brun

C'est le nombre de Pyrénéens en faveur du maintien d'une population d'ours dans la région.

Le WWF finance depuis plus de 40 ans des actions pour protéger l’habitat de l'ours brun et accroître l’acceptation des plantigrades par les habitants, les élus du territoire et les bergers qui vivent avec. Une vaste campagne de sensibilisation pour réhabiliter l’animal et diffuser un message favorable à la cohabitation entre le grand carnivore et l’homme.

En 2004, Cannelle, la dernière ourse femelle des Pyrénées Atlantiques est abattue par un chasseur. Depuis, le WWF intervient régulièrement auprès des ministres de l’Environnement et de la Biodiversité pour la restauration d’une population viable.

Concrètement, nous appelons l’Etat à réintroduire des femelles dans la nature, notamment dans cette région où seulement deux ours mâles subsistent, rendant impossible une reproduction. Les conditions d’acceptation sociale sont en effet réunies au niveau local. En février dernier, un sondage IFOP a confirmé  le soutien massif des Français comme des Pyrénéens à la protection de l'ours en France. Ils sont 84% à être en faveur du maintien d'une population d'ours dans la région.

Les ourses de retour dans le Béarn


Le bruit ronflant des pales de l’hélicoptère résonne jusque dans la vallée. L’appareil dépose une cage en plein milieu de la prairie. Puis, on voit descendre un homme. Il attrape un câble et regagne l’engin tout en ouvrant la trappe. L'ourse ne perd pas de temps : sitôt la porte ouverte, elle s'élance, visiblement pressée de retrouver sa liberté. Nous sommes le 5 octobre. Comme la veille, ce deuxième lâché d’ourse a eu lieu par les airs. Quatorze ans après la mort de la dernière femelle, Cannelle, les ourses sont de retour dans le Béarn. Il était temps ! Car il ne restait que deux mâles. De fait, cette espèce « parapluie », symbole de la biodiversité pyrénéenne a bien failli disparaître de la région.

La première s’appelle « Claverina », l’héritière en béarnais, « celle qui détient les clefs », peut-être les clefs de l’avenir de l’ours dans les Pyrénées. La seconde se prénomme « Sorita », « petite sœur d’une lignée qu’on veut continuer à faire vivre » a commenté le ministre de l’écologie, François de Rugy. Les deux femelles, apparemment déjà gestantes selon des examens vétérinaires, devraient donner naissance à des petits dès l’an prochain. Nous saluons aujourd’hui la décision gouvernementale et son application sur le terrain. 

Tous les Effet Panda

Ours brun (ursus arctos) qui a repéré le photographe dans la forêt

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