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03. juillet 2020

L’UE conforte sa loi sur l’eau

La Commission européenne renonce à modifier la Directive-cadre sur l’eau. La législation ne sera pas affaiblie. C’est une décision historique pour les rivières, les lacs et les zones humides d’Europe !

L’eau, cette essentielle

50% des zones humides françaises ont disparu depuis les années 1990.

Sans eau, aucune vie n'est possible sur Terre. A première vue, la « planète bleue » semble regorger de cette ressource indispensable. Pourtant, force est de constater que l’eau se fait de plus en plus rare. Les chiffres en attestent. Au cours des 40 dernières années, plus de la moitié des eaux naturelles mondiales ont été détruites. Les fleuves et les rivières d'Europe, ainsi que les zones humides qui leur sont associées, comptent parmi les milieux ayant le plus souffert des activités de l'homme. 25% des cours d'eau d'Europe occidentale et méridionale sont pollués à un niveau extrême. 50% des zones humides françaises ont disparu au cours des 30 dernières années. Depuis 30 ans, les eaux brutes se dégradent de façon inquiétante, polluées par les nitrates et les pesticides à cause d'une politique agricole productiviste et de la destruction directe de ces milieux.

Si nous ne faisons rien pour mieux gérer l'eau douce en Europe, notre quotidien, comme le fonctionnement de l'économie, en subiront les conséquences. Et plus particulièrement l'agriculture qui dépend dans une large mesure des ressources en eau. Sans parler des nombreuses espèces que la dégradation des fleuves, des lacs et des rivières va peu à peu condamner. Selon le rapport Planète vivante, les écosystèmes aquatiques sont les plus touchés. Depuis 1970, les populations des espèces qu’ils hébergent ont subi un déclin de 83% !

Vue aérienne de la rivière Soca, Slovénie

En Europe, les ressources en eau douce sont protégées par une loi de l’Union Européenne, la directive-cadre sur l'eau.

Protéger l’eau douce

En 2018, ensemble, nous avons fait pression pour préserver nos ressources d'eau douce. 

Le WWF protège les écosystèmes d'eau douce et agit pour une juste exploitation des ressources hydriques, afin que l'économie, les hommes et la nature disposent d'un approvisionnement suffisant. Il n'y a pas d'autre solution que de réduire l'empreinte hydrique de l'agriculture, du secteur énergétique et de l'industrie. Parce que l’eau constitue une priorité absolue, le WWF combat aux quatre coins du globe les projets d’aménagement qui nuisent à l’environnement et la pollution des écosystèmes d’eau douce. Il s’engage pour la revitalisation des cours d’eau et des plans d’eau et lutte pour la sauvegarde des derniers cours d’eau naturels.

En 2018, nous lançons #ProtectWater pour demander à la Commission Européenne de maintenir une législation forte sur l’eau. Nous appelons notamment les citoyens à participer massivement à la consultation publique de l’UE afin de protéger la directive-cadre sur l'eau que des groupes de pression industriels et des gouvernements tentent d’affaiblir…

Une truite remonte une rivière en Finlande
Loutre géante, rio negro (Brésil)
Un lynx (Lynx lynx) dans une rivière

Certaines espèces ne peuvent plus se reproduire suite à la dégradation de ces eaux.

Touche pas à ma loi

Victoire, notre voix a été entendue : la directive-cadre sur l'eau ne sera pas modifiée !

Pour défendre leur intégrité, les écosystèmes d’eau douce disposent d’une législation solide. La directive-cadre sur l'eau de l'UE en constitue l’épine dorsale. Mais depuis quelques années, cette loi est attaquée par des groupes industriels et certains États membres de l'UE, qui font pression pour l’affaiblir. C’est pour les contrer que nous lançons la campagne #ProtectWater.

375 386 personnes répondent à notre appel en participant massivement à la consultation publique de l’UE ! Début décembre 2019, une lettre ouverte signée par près de 6000 scientifiques est envoyée au vice-président exécutif Timmermans et au commissaire Sinkevičius, les invitant à « sauver et mettre en œuvre la directive-cadre sur l'eau » afin de stopper le déclin catastrophique des espèces d’eau douce. En mars, la France et quelques autres États se prononcent contre la révision de la directive. 

Finalement, le 22 juin dernier, l’UE annonce que la Directive ne sera pas modifiée car selon l’évaluation qu’elle a menée pendant deux ans, la loi est bel et bien adaptée son objectif : atteindre le bon état de 100% des eaux de surface et des eaux souterraines. C’est dans une déclaration à POLITICO, que le commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche, Virginijus Sinkevičius, a confirmé la nécessité de se concentrer sur le soutien à la mise en œuvre et à l’application de la directive « sans la modifier ». Le message de la Commission est clair : la DCE est un élément essentiel de la législation environnementale de l’UE et doit rester sous sa forme actuelle. L’enquête a, en revanche, pointé un financement insuffisant, une mise en œuvre lente et le manque d’intégration des objectifs environnementaux dans les politiques sectorielles - constat vrai en tous points pour la France qui n’a que 44% de masses d’eau en bon état. Il faudra donc corriger le tir mais sans toucher à la loi… ouf !

Tous les Effet Panda

Alpes et capucines, Italie

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