Saisie au Vietnam : 24 tigres miraculés
Victimes du commerce illégal, sept bébés tigres et 17 adultes ont échappé de justesse à un destin tragique. Ils ont été interceptés à la dernière minute par les autorités, mettant en évidence une industrie obscure qui élève et tue les majestueux félins pour les vendre.
Hautement convoité
C'est le nombre de sous-espèces de tigres ayant totalement disparu de la surface de la planète.
Passe-temps des colons anglais et des maharadjahs, la chasse aux trophées a longtemps été la première cause de disparition du tigre. Aujourd’hui, c’est principalement la destruction de son habitat et le braconnage qui pèsent sur lui. Il faut dire que le commerce illégal d’espèces sauvages est lucratif. 4ème trafic mondial, juste après celui des stupéfiants, de la contrefaçon et des êtres humains, il pèserait plusieurs milliards de dollars (entre 7 et 23).
Si le chasser est désormais interdit, en Asie, on continue de tuer le tigre pour s’approprier symboliquement sa puissance, fabriquer des médicaments utilisés dans la médecine traditionnelle ou encore pour en faire des articles de décoration, des tentures, des tapis ou des objets souvenirs. Au cours du siècle dernier, le nombre de tigres a diminué de 95% et 3 sous-espèces de tigres se sont éteintes – une quatrième n’ayant pas été vue à l’état sauvage depuis 25 ans. La population de tigres à l’état sauvage a atteint un niveau historiquement bas de 3 200 individus alors qu’elle était estimée à 6 000 individus dans les années 2000. En voie d’extinction, le félin est inscrit sur la liste rouge de l'UICN.
Les rayures de couleur noire sont différentes d'un individu à un autre et forment une véritable « carte d'identité » du tigre.
Mettre un terme au fléau du braconnage
En 1976, le WWF crée le programme TRAFFIC pour renforcer la surveillance du commerce des espèces sauvages et mettre un frein au pillage du vivant.
Dès sa création, le WWF s’est investi dans la lutte contre le braconnage et le commerce illégal d’espèces sauvages menacées. En 1976, il crée le programme TRAFFIC pour renforcer la surveillance du commerce des espèces sauvages. En 2014, le WWF et TRAFFIC lancent conjointement la Wildlife Crime Initiative (WCI), pour mettre un frein au pillage du vivant !
D’abord, combattre le fléau en s’attaquant à l’ensemble des acteurs de la filière : braconniers évidemment mais aussi intermédiaires, exportateurs, transporteurs et consommateurs. Stopper les trafics par la détection et la saisie des produits illégaux tout au long de la chaîne commerciale et par la condamnation des responsables. Nous mettons également tout en œuvre pour renforcer l’application de la loi et la prévention du braconnage. Enfin, troisième objectif de la WCI, faire baisser la demande en influençant les comportements des consommateurs, en particulier en Asie. Si l’on fait évoluer les mentalités, plus personne n’aura envie d’acheter des produits issus du braconnage. Or, sans client, le trafic périclitera…
Convoités pour leurs peaux, les félins sont victimes d’un trafic organisé à l'échelle internationale.
Juste à temps !
L'ONG Save Vietnam’s Wildlife a lancé un appel à don pour aider à financer le sauvetage et la réhabilitation des félins.
L’ONG Save Vietnam’s Wildlife (SVW) travaille étroitement avec la police locale dans la province de Nghe An, près de la frontière avec le Laos, une plaque tournante majeure pour le commerce d’espèces sauvages exotiques en Asie du Sud-Est. Après de longs mois d’enquête menée par des journalistes, le fondateur de l’organisation a annoncé qu’ils venaient tout juste de découvrir un élevage illégal de tigres dans la zone. Les photos publiées dans les journaux locaux montrent des tigres entassés dans des cages minuscules. En tout, la ferme clandestine abritait 17 félins adultes. Quelques jours auparavant, ce sont sept bébés tigres qui ont été retrouvés dans une camionnette, tandis que le conducteur et son acolyte avaient percuté un véhicule de police pour tenter de s’enfuir. Quatre pangolins, espèce la plus braconnée au monde, ont également été récupérés au cours de la même période.
La problématique désormais est de trouver des solutions pérennes pour les animaux recueillis et l’aspect financier est loin d’être anecdotique, chaque tigre coûtant plusieurs milliers de dollars par mois en nourriture et en soins vétérinaires.
Un parc national a accepté d'aider temporairement à s'occuper des bébés, en les gardant dans son centre de secours et en leur fournissant une assistance médicale, mais ils deviendront rapidement trop grands pour l'espace alloué. Les adultes, compte tenu de leur taille, seront transférés dans deux zoos voisins, jusqu'à ce que des lieux plus appropriés puissent être trouvés pour eux. En parallèle, l'ONG a lancé un appel à don pour aider à financer le sauvetage et la réhabilitation des félins.
