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24. février 2023

Une nouvelle colonie de manchots détectée

Depuis l’espace, des images satellites ont révélé la présence d’un groupe supplémentaire de manchots empereurs en Antarctique. Une découverte qui compte, à l’heure où l’espèce subit de plein fouet les effets du réchauffement.

L’eldorado polaire

En Antarctique, l’environnement est hostile mais les paysages sont d’une beauté à couper le souffle. Et surtout, en dépit de conditions météorologiques peu hospitalières, le continent blanc héberge une biodiversité exceptionnelle. Manchots, albatros, otaries ou encore éléphants de mer ont élu domicile dans ce paradis de glace.

Hélas, si la majorité du territoire était restée intacte jusqu’alors, les pratiques de pêche non durables mènent les stocks de poissons au bord du dépeuplement et privent les oiseaux de mer et les mammifères marins de nourriture suffisante pour survivre. On y trouve désormais des polluants persistants et des particules de plastique.

Quant au changement climatique, il impacte déjà douloureusement le territoire. Avec la fonte des glaces et la contraction des glaciers, les sites de nidification et d'alimentation de nombreuses espèces sont menacés. Le manchot empereur, symbole de l’Antarctique, surtout depuis le succès du film de Luc Jacquet, La Marche de l'Empereur, a récemment été classé sur la liste des espèces menacées. Les scientifiques estiment que si l’on agit pas rapidement pour ralentir le réchauffement climatique, la quasi-totalité des manchots empereurs pourraient avoir disparu d'ici la fin du siècle...

Une nouvelle colonie de manchots détectée

Garder l’écosystème intact

de kilomètres carrés, c'est la surface de l'aire marine protégée dans la mer de Ross !

En Terre Adélie, nous menons des opérations scientifiques de suivi des espèces, en particulier des manchots. Nous équipons ces derniers de caméras miniatures qui nous permettent, via l’image, de récolter des informations précieuses sur leurs modes de vie. Parce qu’on ne protège bien que ce que l’on connaît bien.

Nous menons également des actions de plaidoyer pour obtenir l’interdiction de la pêche intensive qui, à mesure que les stocks de poissons diminuent ailleurs, ne cesse d’augmenter dans cette baie profonde de l'océan austral qui borde le continent Antarctique.

Dès 2012, au sein de « l’Alliance pour l’océan Atlantique », nous plaidons aux côtés d’une quinzaine d’ONG pour la sanctuarisation de la mer de Ross, considérée comme le dernier écosystème marin indemne de la planète. Après cinq ans de négociations, victoire ! Les États votent en faveur de la création d’une très vaste aire maritime protégée. Elle couvrira 1,57 million de kilomètres carrés, l’équivalent de la surface de la France, de l’Allemagne et de l’Espagne réunies.

Une nouvelle colonie de manchots détectée
Une nouvelle colonie de manchots détectée
Une nouvelle colonie de manchots détectée

66 colonies de manchots en Antarctique

Début 2023, on estime que la région compte

colonies de manchots.

La nouvelle provient d’une équipe de scientifiques britanniques. Fin janvier, grâce à des images satellites, une nouvelle colonie de manchots empereurs a été repérée en Antarctique, depuis l’espace. Cette dernière, qui compterait environ 500 individus, porte à 66 le nombre de colonies au total dans la zone.

Les manchots évoluent dans des zones difficiles d’accès au sein desquelles les températures stagnent autour de -50 degrés. Suivre l’espèce sur le terrain s’avère donc très difficile. Heureusement, il y a quelques années, les scientifiques ont eu l’idée de recourir aux images satellites. Les manchots étant trop petits pour être visibles depuis le ciel, ce sont les traces sombres de leurs déjections, contrastant parfaitement avec la banquise, qui sont scrutées et qui permettent d’évaluer leurs effectifs.

En 2021, un amas d’excréments  avait permis de mettre en évidence 11 nouvelles colonies, dont trois déjà identifiées mais dont la présence n'avait jamais été confirmée. Début 2023, on estime que la région compte 66 colonies représentant un peu plus d’un demi-million de manchots, 265 500 à 278 500 couples reproducteurs selon les experts.

Hélas, les colonies repérées sont de petite taille. D’autre part, leurs sites de reproduction semblent se concentrer dans des zones particulièrement exposées aux effets du changement climatique. Il est urgent de freiner le réchauffement en Antarctique si l’on souhaite redonner un avenir au manchot


Tous les "Effet Panda"


Manchot papou (Pygoscelis papua), Antarctique

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