Alpes

Les Alpes : entre nature et culture

Les Alpes constituent l’une des chaînes de montagnes parmi les plus importantes et les plus élevées au monde qui culminent au sommet du Mont Blanc, à 4 810 m d’altitude. Le massif alpin s’étend sur 1 200 km entre Nice et Vienne et abrite plus de 30 000 espèces animales et 13 000 espèces végétales.

En dépit de la forte présence d'activités humaines, les Alpes offrent encore des espaces de nature intacte. Les épicéas, les sapins, les mélèzes et les pins sont les plus représentés dans la forêt de montagne, même si les arbres à feuilles caduques (chêne, hêtre) occupent également d'importantes surfaces dans les zones de plus basse altitude. Par ailleurs, de nombreuses prairies et pelouses alpines recèlent une flore sauvage unique en raison des conditions très sélectives de relief et de climat.

La faune brille également par sa diversité : le bouquetin, le cerf élaphe, le chamois ou la marmotte se rencontrent jusqu’à des altitudes élevées. On note le retour progressif des grands carnivores (loups, ours et lynx) alors qu’ils avaient pratiquement disparu au milieu du 20ème siècle. En outre, l’influence humaine, dont certaines pratiques traditionnelles remontent au Néolithique, a façonné un paysage culturel unique, riche de cultures, langues et traditions diverses.

Localisation

Situées au cœur du continent européen, les Alpes prennent racine à Monaco, forment la bordure sud-est de la France, occupent le Liechtenstein, une large partie de la Suisse, du Nord de l’Italie, du Sud de l’Allemagne, de l’Autriche et du Nord-Ouest de la Slovénie.

Superficie

190 959 km²

Climat

Le climat des Alpes est au croisement de plusieurs influences (atlantique, méditerranéenne et continentale) et varie selon les zones. S’il est plutôt océanique (humide et froid) ou continental au Nord, il est méditerranéen dans le Sud (chaud et sec) et polaire (alpin à proprement parler) dans les plus hautes altitudes.

Espèces présentes

Chamois, bouquetin, mouflon, chevreuil, grands carnivores (loup, ours, lynx), rongeurs (souris, campagnol), rapaces (aigle royal, vautour fauve, gypaète barbu, faucon pèlerin, hibou grand uc),  espèces faunistiques (salamandre de Lanza, mulot alpestre) et floristiques (géranium à feuilles argentées, gentiane de Burser) endémiques.

Un écosystème riche mais menacé

Le développement des infrastructures touristiques et de transport, au même titre que les pratiques d’urbanisme et agricoles non soutenables, participent à une tendance globale d’exploitation excessive des espaces alpins. Ceci pèse sur les espèces de la région et provoque une diminution de la biodiversité, dans un contexte de changement climatique particulièrement intense en montagne.

Urbanisation

La croissance des centres urbains menace les dernières zones naturelles existantes dans les Alpes. Parce qu’elles sont facilement accessibles, les vallées du Rhône, du Rhin, de l’Inn, de l’Adige ainsi que celles d’autres rivières importantes ont perdu l’essentiel de leur biodiversité à cause de l’étalement urbain. Une tendance à l’urbanisation des piémonts et des versants se généralise, entraînant le mitage des espaces jusqu’alors refuges pour la biodiversité ou dévolus à des activités plus en équilibre avec les écosystèmes (agriculture extensive, foresterie, activités récréatives “douces”,...).

Réseaux de transport

Véritable épine dorsale du continent européen, les Alpes sont traversées par des réseaux de transport (routiers et ferroviaires) denses. Ainsi, 200 millions de tonnes de fret et 150 millions de personnes traversent les Alpes chaque année, dont seulement 17% par le train.

Ces infrastructures représentent un coût environnemental élevé : elles monopolisent l’espace des fonds de vallée et la circulation génère des pollutions sonores et atmosphériques dont l’intensité est d'un niveau similaire à celle de grandes métropoles de plaine. Ces réseaux constituent également l’une des causes principales de la fragmentation des milieux naturels et un obstacle physique majeur pour le déplacement des espèces de la région.

Tourisme

Le tourisme est un levier central du développement économique de la région alpine et l’un des principaux moteurs de l’urbanisation. Chaque année, les Alpes reçoivent plus de 120 millions de touristes. On dénombre plus de 300 stations de montagne, disposant de plus de 5 millions de lits, réparties à travers toutes les Alpes, dont certaines s’étendent sur des superficies immenses. Ceci impacte les écosystèmes d’altitude de façon d’autant plus grave que ces centres touristiques sont implantés le plus souvent dans les espaces les plus fragiles et les plus reculés, autrefois à l’abri de l’étalement urbain.

Les sports d’hiver constituent le mode de tourisme le plus dévastateur du point de vue écologique. Ils ont provoqué l’artificialisation d’environ 3400 km² de paysages sauvages de l’arc alpin, convertis en pistes de ski et équipés de plus de 10 000 remontées mécaniques, tandis que de nombreuses installations sont encore en projet. Sévèrement impacté par le changement climatique, “l’or blanc” suscite bien souvent pour le maintien de son développement des procédés qui ne sont pas durables. Dans bien des cas, le recours à l’enneigement artificiel et la consommation importante d’eau et d’énergie qui l’accompagne, relève typiquement de ce qu’on peut qualifier de maladaptation au changement climatique.

Agriculture intensive

Dans un contexte de mondialisation et d’intensification croissante des modes de production agricole, la gestion traditionnelle des terres en montagne est progressivement mise à mal, voire abandonnée. Les zones agricoles isolées sont désertées au profit d’espaces plus favorables aux cultures nouvelles et intensives, telles que les larges vallées et les versants facilement accessibles. Cette tendance conduit à la fermeture de certains milieux ouverts d’altitude, tels que les prairies de montagne, habitat de nombreuses espèces. Simultanément, la recolonisation de la forêt sur certains de ces espaces peut présenter des effets bénéfiques (compensation de la surexploitation sylvicole, tenue des sols et de la neige, etc…).

Gestion des cours d’eau

Les cours d’eau alpins subissent depuis longtemps des bouleversements et des pollutions importantes. Les rives et les plaines alluviales, essentielles à la régulation des inondations, ont été dissociées des rivières et transformées en zones urbaines. La correction des cours d’eau et les barrages hydroélectriques détruisent les milieux aquatiques alpins, les zones de frai sont anéanties et les trajets migratoires fractionnés avec, en général, des effets dévastateurs sur les organismes d’eau douce endémiques et spécialisés. La tendance actuelle de suréquipement en ouvrages micro-hydroélectriques des têtes de bassin aggrave encore le destin des derniers espaces de naturalité aquatique de notre pays.

Changement climatique

Les montagnes, avec les pôles, sont les milieux où le changement climatique est le plus prononcé sur la planète. Les températures se réchauffent deux fois plus vite dans les Alpes qu’à l’échelle mondiale : +1,5 à 2°C depuis 1900 / +5°C dans le meilleur des cas d’ici 2100. En matière de changement climatique, la montagne rend d’ores et déjà l’invisible visible : les glaciers fondent à vue d’œil. Sur l’ensemble des Alpes françaises, les glaciers ont perdu 26% de leur surface et plus d’un tiers de leur volume en 40 ans.

La région des Alpes du Nord est celle qui se réchauffe le plus en France. Les conséquences sur les ressources naturelles sont d’ores et déjà considérables : en matière de biodiversité, on observe une remontée générale de certaines espèces en altitude (65m entre 1985 et 2005) et en latitude (200 km en 30 ans environ). Les perturbations hydrologiques se traduisent par une augmentation de température des eaux de surface lacustre, une modification du régime et des baisses de débit des fleuves à l’aval (-30% de débit du Rhône d’ici 2050). Il s’ensuit des répercussions parfois critiques sur les activités économiques telles que le tourisme (déficit chronique d’enneigement) ou l’agriculture.

Que fait le WWF dans les Alpes ?

Aux niveaux global et local, le WWF agit pour sauvegarder ce joyau de biodiversité et assurer le maintien d’un réseau écologique intact.

La clé de la préservation des Alpes réside dans la coopération des pays concernés. La chaîne s’étend sur huit pays et abrite une population de 13 millions de personnes unies par une richesse naturelle et un héritage culturel communs. Quatre organisations alpines issues des bureaux nationaux du WWF (Autriche, France, Italie et Suisse) travaillent de concert sous l'égide du Programme Alpin (EALP) pour mettre en place une stratégie de protection complète et transfrontalière des Alpes.

A partir d’une approche par région écologique, les bureaux du WWF évoluent progressivement vers un mode de protection intégré, à grande échelle et à long terme, favorable aux objectifs de la Convention alpine et de la Convention sur la diversité biologique.

Le Programme Alpin a identifié les domaines les plus importants pour la protection de la diversité biologique alpine : les joyaux des Alpes, des zones de protection prioritaire et les corridors écologiques qui les relient entre eux. Pour y parvenir, le WWF travaille avec ses partenaires sur des actions innovantes en faveur d’une exploitation durable et de la protection de la biodiversité.

La richesse florale alpine

Le nombre de plantes vasculaires dans les Alpes représente 39% du total des espèces de la flore européenne

Bonne nouvelle du réseau

Parce que notre travail n'est jamais vraiment terminé, on peut parfois oublier de célébrer nos victoires. Pourtant, quel que soit le projet, chaque avancée, même infime, demeure essentielle. C'est pourquoi nous prenons le temps de s’attarder sur une bonne nouvelle, un succès, un répit, pour mieux reprendre le combat ensuite.

La 7ème édition du Pandathlon a contribué la réhabilitation du Mont-Lachat, joyau de biodiversité au cœur du Mont Blanc

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Alpes et capucines, Italie

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Salarié WWF avec un local d'une communauté de la rivière Tigre, affluent de l'Amazone, Loreto, Pérou

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