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13. octobre 2022 — Communiqué de presse

Le rapport Planète Vivante du WWF révèle une baisse dévastatrice de 69% des populations d'animaux sauvages vertébrés en moins de cinquante ans

Les populations de vertébrés étudiés sur plusieurs décennies - poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles - ont chuté de 69% en moyenne entre 1970 et 2018. Un nouveau constat alarmant que dévoile le rapport Planète Vivante 2022, une analyse scientifique réalisée tous les deux ans par le WWF sur la santé de notre planète et l'impact de l'activité humaine. À cette occasion, le WWF France présente ses recommandations et lance un appel pour inciter les gouvernements à inverser la tendance lors de la Convention sur la diversité biologique COP15.

Dans son rapport, le WWF s’appuie sur l’Indice Planète Vivante, calculé avec la Société zoologique de Londres (ZSL) à partir de données scientifiques collectées sur 32 000 populations de plus de 5 230 espèces de vertébrés. Les conclusions sont alarmantes : entre 1970 et 2018, le déclin moyen des populations de vertébrés est de 69%. Ce chiffre était de 68% en 2020 et de 60% en 2018. Gorilles des plaines, tortues luth, dugong, requins, coraux, rainettes… les icônes de la biodiversité aussi précieuses qu’indispensables à l’équilibre de nos écosystèmes diminuent à un rythme alarmant.

Courbe biodiversité LPR 2022

Le changement climatique en passe de devenir la plus grande menace pour la biodiversité

La préservation des espèces et de la nature nécessite de combiner les actions de protection, de restauration et de transformation de nos modes de production et de consommation.

Véronique Andrieux, Directrice Générale du WWF France

Cette année, le rapport Planète Vivante démontre que si nous ne parvenons pas à limiter le réchauffement à 1,5 °C, le changement climatique deviendra la principale cause de perte de biodiversité au cours des prochaines décennies. La hausse des températures entraîne déjà des phénomènes de mortalité massive, ainsi que des extinctions d’espèces.

La tortue luth, la plus grande tortue du monde, en est le parfait exemple. Les travaux récents montrent que la population de tortues luth se raréfie de façon très rapide avec une chute de 60% de sa population de l’atlantique nord. Dans l’ouest de la Guyane, la tendance est pire avec une perte de plus de 95% en vingt ans. De nombreuses menaces pèsent sur les tortues luth. La pêche illégale est la première cause de disparition des femelles adultes capturées accidentellement dans des filets. S’ajoute à cela le changement climatique, qui augmente à la fois l’érosion des plages et la température du sable qui modifie le sex-ratio des jeunes tortues et risque ainsi de porter le coup fatal à cette espèce déjà fragilisée.

Nous sommes confrontés à la double urgence du changement climatique et de la perte de biodiversité. La préservation des espèces et de la nature nécessite de combiner les actions de protection, de restauration et de transformation de nos modes de production et de consommation. La situation est certes dramatique, mais pas désespérée, les exemples qui fonctionnent sont nombreux : les aires protégées et gérées par les communautés locales montrent une biodiversité florissante, la restauration des écosystèmes par les solutions fondées sur la nature est bénéfique pour la biodiversité et aussi pour le climat, la transformation de nos modes de production et de consommation a débuté même si elle n’est pas assez rapide. Cette dynamique doit maintenant être soutenue par les Etats, en particulier lors de la COP27 sur le climat et de la COP15 biodiversité.

Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France

Groupe d'éléphants d'Afrique, Kenya
Famille de gorilles des montagnes dans le parc national de Virunga (République Démocratique du Congo)
Tortue luth (Dermochelys coriacea) (Indonésie)

Entre 1970 et 2018, les populations mondiales de vertébrés, oiseaux, poissons, mammifères, amphibiens et reptiles ont décliné en moyenne de 69%.

Prendre les mesures nécessaires pour conserver la biodiversité et protéger le climat

Les dirigeants du monde entier se réuniront en décembre prochain à l'occasion de la 15e Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB COP15) : une occasion unique d’aboutir à un cadre global visant zéro perte nette de nature à l’horizon 2030.

À cette occasion, le WWF appelle les gouvernements à se saisir de cette ultime opportunité en adoptant un accord mondial ambitieux pour sauver les espèces sauvages. Les demandes du WWF portent sur deux mesures, aussi concrètes qu’immédiates :

  • Mettre en place un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins. Les écosystèmes des grands fonds marins abritent une grande diversité d'espèces vivantes dont 90% restent à découvrir, et leur exploitation menace d'éradiquer des espèces encore inconnues, d'étouffer des animaux marins et de multiplier les sources de pollutions chimiques, sonore et lumineuse susceptibles d'affecter des espèces comme les baleines, les requins ou les thons.
     
  • Suspendre les subventions dommageables à la biodiversité. Les gouvernements soutiennent, à hauteur de centaines de milliards d’euros, des activités destructrices de la nature, des espèces et du climat. La France, qui s'est dotée d'une stratégie pour protéger la biodiversité, doit montrer l’exemple en identifiant ses propres dépenses publiques néfastes et en les supprimant sans tarder.

En amont de la COP15, le WWF France lance un appel au soutien des citoyens face à l’urgence.

 

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