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30. septembre 2020 — Communiqué de presse

Un nouveau rapport WWF/TRAFFIC révèle le rôle de l'Union européenne dans le commerce mondial des tigres

Dans un nouveau rapport intitulé A travers les mailles du filet : le rôle de l’Union européenne dans le commerce mondial des tigres, le WWF et TRAFFIC tirent la sonnette d’alarme : la faiblesse de la législation et les contrôles trop rares des installations privées de tigres captifs en Europe peuvent favoriser le commerce illégal de ces tigres élevés en captivité. En stimulant la chaîne d'approvisionnement des marchés de consommation, ce commerce illégal renforcerait la demande des utilisateurs finaux, exerçant une pression supplémentaire sur cette espèce menacée.

De multiples facteurs ont contribué au déclin des populations de tigres, notamment la perte et la fragmentation de leur habitat, mais le commerce illégal de tigres, de leurs parties et dérivés, est l’une des principales menaces à leur survie. Selon l'organisation de protection des animaux Four Paws, il existe au moins 850 tigres captifs au sein de l'Union européenne, un chiffre qui s’élève à plus de 5000 aux États-Unis et 8000 individus en Asie. Ces populations dépassent largement les estimations de 3900 tigres restés à l'état sauvage. 

Alors que la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) stipule que les tigres ne devraient pas être élevés pour leurs parties et produits, l’analyse des données commerciales de la CITES révèle que l'Union européenne exporte des tigres ou leurs parties vers des pays où les élevages sont connus pour alimenter le commerce illégal de cette espèce menacée, tels que la Chine, la Thaïlande et le Vietnam.

« Ce nouveau rapport montre que la responsabilité du commerce mondial des tigres n’est pas portée uniquement par les pays de l’aire de répartition des tigres. Les pays européens se sont exprimés à juste titre sur la nécessité de fermer les fermes de tigres en Asie, mais pour assurer l'avenir des tigres sauvages il faut aussi nous attaquer à ce problème en Europe. C'est pourquoi l'Union européenne et ses Etats membres doivent de toute urgence prendre des mesures fortes pour renforcer la réglementation, la surveillance et le contrôle relatifs à la détention, l’élevage et l’élimination de tigres (et leurs parties et dérivés) en captivité en Europe. »
Stéphane Ringuet, Responsable du programme Commerce des espèces sauvages au WWF France

Parmi les recommandations clés du rapport, le WWF et TRAFFIC préconisent :

  • l’interdiction des échanges à but commercial des tigres captifs au sein de l’Union Européenne
  • l’interdiction de la captivité de tigres dans les cirques et les installations privées - à moins que des contrôles nettement améliorés dans les installations captives ne suffisent à garantir la légalité
  • l’établissement d’un registre centralisé au niveau de l'Union européenne et la collecte des échantillons d'ADN de tous les tigres détenus en captivité
  • enfin, la mise en place d’inspections régulières de toutes les installations privées, d’enquêtes aléatoires et ciblées et le renforcement de la réglementation concernant l'élimination des tigres morts.