Plusieurs éléments d’origine plastique flottent dans l'océan
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01. juin 2018

Bruxelles vent debout contre le plastique

Lundi 28 mai, l’exécutif européen a proposé une série de mesures visant à réduire l’utilisation du plastique à usage unique. Une dizaine d’objets comme les pailles ou les couverts de pique-nique pourraient être interdits.

Le fléau du plastique

Des dommages environnementaux très cher...

Le coût économique global des 10 à 20 millions de tonnes de plastique finissant chaque année dans les océans est estimé à environ 13 milliards de dollars par an en dommages environnementaux sur les écosystèmes marins.

Aujourd’hui, l’océan concentrerait plus de 150 millions de tonnes de plastique. A ce rythme- là, d’ici 2025, on comptera 1 tonne de plastique pour 3 tonnes de poissons et d’ici 2050, la mer pourrait même contenir plus de plastique que de poissons en termes de poids !

La plupart des matières plastiques ne sont pas biodégradables et restent dans l’environnement pendant des centaines, voire des milliers d’années. Ce composé synthétique est aujourd’hui responsable de plus de 90 % des dommages causés à la faune marine par les déchets d’origine humaine.

À l’échelle mondiale, environ 700 espèces marines sont menacées par le plastique, dont 17 % sont classées par l’UICN comme « menacées » ou « en danger critique d’extinction » notamment le phoque moine d’Hawaï et la tortue caouanne. Les mammifères marins se retrouvent pris au piège, enchevêtrés dans des filets de pêche abandonnés (on parle de filets fantômes) ou dans des anneaux pour packs de cannettes.

Mais ce sont les micro-plastiques, des fragments de moins de 5 mm, qui ont le plus grand impact, allant jusqu’à contaminer notre air, notre eau et notre nourriture. Le coût économique du plastique comprend les pertes financières subies par les industries de la pêche et du tourisme ainsi que le temps passé à nettoyer les plages.

Un rorqual commun (Balaenoptera physalus) dans la baie de Monterey en Californie (USA)
Cachalot (Physeter macrocephalus) en Méditerranée
Globicéphale en mer Méditérranée

Le WWF riposte

Le rorqual commun, le cachalot et le globicéphale noir sont contaminés par les phtalates, composés chimiques présents dans les matières plastiques.

Océans et mers fournissent nourriture et oxygène, régulent notre climat en absorbant près d’un quart du CO2 produit et abritent une grande diversité d’espèces. Sources de vie, ils sont au centre de nos priorités et nous nous efforçons de les préserver via le déploiement des Aires Marines Protégées, la promotion d'une économie bleue compatible avec la bonne santé des écosystèmes marins et l'accompagnement de la filière pêche et aquaculture vers plus de durabilité.

Présent depuis plus de 17 ans en Méditerranée, le WWF mène, dans le cadre du projet Cap Cétacés, de nombreuses études sur les mammifères qui la peuplent, effectuant notamment des biopsies en pleine mer, soit des prélèvements de peau et de gras pour mesurer le niveau de contamination des espèces.

Les plus récentes, datant de 2016 et réalisées sur près de 90 cétacés, montrent que le rorqual commun, le cachalot et le globicéphale noir sont contaminés par les phtalates, composés chimiques présents dans les matières plastiques. Ils ont des impacts négatifs, en particulier sur la fertilité et le développement du fœtus et sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.

Ces résultats viennent étayer nos actions de plaidoyer exhortant les décideurs à la mise en œuvre d’un accord international juridiquement contraignant qui vise à éliminer les rejets de plastique dans nos océans.

L’Europe veut bannir le plastique à usage unique

Bruxelles vient donc de proposer une directive selon laquelle les pays membres de l’Union devront réduire leur consommation de contenants en plastique à la source !

Pailles, coton-tige, assiettes jetables… ces produits à usage unique de notre quotidien sont désormais dans le collimateur de la commission européenne qui souhaite les interdire au profit d’ustensiles plus durables. Et pour cause ! Errant au fond des océans aux côtés des filets fantômes, ils représentent plus de 70 % des déchets marins en Europe…

Sous la pression de nombreuses associations appelant l’UE à légiférer sur le sujet, Bruxelles vient donc de proposer une directive selon laquelle les pays membres de l’Union devront réduire leur consommation de contenants en plastique à la source ! Consommer moins de plastique donc, mais aussi sensibiliser le public à l’impact négatif des plastiques à usage unique et du matériel de pêche abandonné (filets fantômes), ainsi qu’aux dispositifs de réemploi et de gestion des déchets de ces produits.

Selon le principe du pollueur-payeur, les fabricants d’emballages en plastique devront, eux, contribuer à financer les coûts du traitement des déchets qu’ils génèrent et les fabricants de lingettes et de protections hygiéniques, par exemple, renseigner sur les étiquettes le mode d’élimination des déchets, les effets néfastes du produit sur l’environnement et la présence de matières plastique.

Un pas en avant donc, pour lutter contre la pollution plastique. A condition que cette directive soit bel et bien adoptée ! De son côté, le WWF exhorte l’UE à l’adoption d’objectifs de réduction plus ambitieux pour les éléments qui n’ont pas été explicitement interdits, accompagnés notamment d’une mesure claire, telle que l’étiquetage des engins de pêche pour réduire la quantité de filets de pêche abandonnés en mer en facilitant l’identification des responsables.

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