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05. juin 2020

Les baleines en rémission

Grâce au moratoire sur la chasse instauré en 1986, la baleine à bosse reprend son souffle. L’espèce aurait retrouvé 93% de sa population d’origine. C’est la preuve que certains dommages causés à la planète peuvent être réparés.

Un colosse aux pieds d’argile

C'est le nombre de baleines tuées chaque année à des fins commerciales, alors qu'il existe des interdictions de chasse au niveau international.

C’est tout simplement la plus grosse bête de la création. Pacifique et solitaire, la baleine fascine par sa force et l’élan de ses bonds. Mais ce glouton est aujourd’hui en danger. Sur 13 espèces de baleines à fanons, près de la moitié sont menacées. Pendant près d’un siècle, les hommes ont méthodiquement massacré le géant des mers pour son huile qui servit à éclairer les villes, lubrifier les machines, fabriquer la margarine, le maquillage ou le savon. À ce jour, la chasse demeure le facteur de mortalité le plus important pour ces cétacés.

En effet, malgré un moratoire et une interdiction du commerce international des produits baleiniers, chaque année, près de 1 000 baleines sont tuées à des fins commerciales. Les produits chimiques toxiques, les collisions avec des bateaux, les prises accessoires dans les filets de pêche, la pollution sonore et le réchauffement climatique constituent d’autres risques sérieux pour les baleines. Pourtant, elles sont à la tête de la chaîne alimentaire et sans elles, les écosystèmes marins seraient complètement bouleversés

Dugong avec rémoras remontant à la surface Mer Rouge

Les cétacés sont, avec les siréniens (comme le dugong ci-dessus), les seuls mammifères à vivre exclusivement en mer et sous la mer.

Notre riposte

Le WWF a lutté dès sa création en 1961 pour l'instauration d'un moratoire et d'un encadrement sévère autour des baleines. Combat remporté car en 1986 un moratoire suspendant toute chasse commerciale est adopté !

En 1961, date de création du WWF, 66 000 baleines sont tuées. Face à ce massacre, nous appelons à la création d’un sanctuaire baleiniers et l’adoption d’un moratoire sur la chasse baleinière commerciale. En 1979, le premier sanctuaire baleinier qui couvre l’océan indien voit le jour et en 1986, un moratoire suspendant toute chasse commerciale est mis en œuvre.

Malgré cette mesure, trois pays continuent à chasser les baleines à des fins commerciales (la Norvège, le Japon et l’Islande). Le WWF continue donc de faire pression pour que le moratoire soit appliqué plus fermement. En parallèle, parce qu’on ne protège bien que ce que l’on connait bien, le WWF mène des actions d’observation et de suivi scientifique sur le terrain.

Lancé en 2016, le projet WHERE, notamment, explore la distribution spatiale et l’habitat des baleines à bosse sur l’ensemble de l’espace maritime de la Nouvelle-Calédonie. Nous effectuons également des prélèvements (biopsies) qui nous permettent de récolter des informations infiniment précieuses. Au-delà du niveau de contamination des espèces par les polluants de type PCB ou les produits organochlorés qui demeurent persistants dans l’organisme, nous réussissons désormais à déterminer le sexe des individus et à reconnaître chacun d’entre eux avec certitude d’une année à l’autre. 
 

Opération cétacé dans les eaux calédoniennes dans le cadre du projet WHERE
Baleine à bosse (Megaptera novaeangliae)

C'est une excellente nouvelle que la population de baleine à bosse ait augmenté car ce cétacé, véritable pompe à carbone, est un joyau de notre planète !

Une population quasi restaurée

Si la population de baleine est quasiment restaurée, il ne faut pas se rassurer trop vite car les pays peuvent se retirer du moratoire et reprendre leur chasse commerciale du mammifère marin ! Continuons de nous mobiliser.

ll y a deux cents ans, leur nombre s'élevait à 27 000. Au milieu des années 50, on ne comptait plus que 450 individus. Une véritable hécatombe. Mais dans les profondeurs de l’océan, à l’abri des regards, un petit miracle est en train de se produire. La population de la baleine à bosse que la chasse commerciale avait décimée, se reconstitue, peu à peu. Elle aurait même retrouvé 93% de ses effectifs. Le moratoire interdisant la chasse à des fins commerciales de l’espèce, instauré dans les années 80, porte aujourd’hui ses fruits. 

C'est une excellente nouvelle pour les baleines, bien sûr, mais aussi pour le climat. Ces mammifères marins sont en effet de véritables pompes à carbone. Ils se nourrissent d’une grande quantité de plancton, lequel accumule du carbone dans son corps. Quand une baleine meurt et sombre au fond de l’océan, elle piège 33 tonnes de CO2 en moyenne, autant d’émissions qui ne viendront pas s’accumuler dans l’atmosphère. À titre de comparaison, un arbre, lui, n’absorbe que jusqu’à 48 kilos de CO2 par an.

Toutefois, rien n’est acquis car en décembre 2018, le Japon a annoncé qu’il se retirait du moratoire grâce auquel la population de baleine à bosse a pu être restaurée. Et en juillet dernier, il a officiellement repris la chasse commerciale du mammifère marin, interrompue pendant plus de trois décennies. Plus que jamais, nous restons mobilisés. 
 

Tous les Effet Panda

Baleine bleue (Balaenoptera musculus) en plongée au large de la Nouvelle-Zélande

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Vue aérienne d'un rorqual (Balaenoptera physalus) commun dans le Sanctuaire Pelagos, Méditerranée.

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