Vue aérienne d'un récif corallien en Nouvelle-Calédonie
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17. août 2018

Les coraux reprennent des couleurs

Engagement historique pour la sauvegarde des derniers récifs vierges de la planète. Le gouvernement Calédonien annonce la sanctuarisation de l’ensemble des récifs pristines de son territoire.

Joyaux des mers en sursis

Les récifs coralliens abritent 35% de la vie marine de notre planète.

Mauve, framboise, vermeil, lilas, jaune canari, bleu roi…. Nous sommes sous l’eau, au beau milieu de la mer de corail et c’est une explosion de couleurs. On dirait des fleurs mais ces squelettes calcaires incrustés d’algues chatoyantes sont des coraux. Ces derniers occupent moins de 0,2 % des fonds marins. Pourtant, ils abritent à eux seuls près de 35% de la vie marine, en biomasse mais aussi en nombre d’espèces (93.000 sur les 270.000 espèces marines actuellement répertoriées).

Véritables brise-lames, dans bien des zones côtières ils constituent un rempart fondamental contre les phénomènes naturels violents tels que les cyclones ou les ouragans. En médecine, on commence à utiliser des organismes issus des récifs coralliens pour élaborer des traitements contre des maladies comme le cancer et le SIDA. Mais ces milieux complexes sont d’une extrême fragilité. Aux actions humaines directes – surpêche, remblaiement, défrichements, pollutions diverses, tourisme de masse – s’ajoutent les effets du réchauffement climatique. Ce dernier aggrave le phénomène de blanchissement du corail, soit le dépérissement de l’animal qui se traduit par une décoloration. On considère, à ce jour, que 20% des récifs coralliens mondiaux sont déjà morts et que 25% sont gravement menacés.

Vue aérienne de l'Îlot Signal et son récif corallien (Nouvelle-Calédonie)
Murène ponctuée (Gymnothorax meleagris) dans des coraux, Barrière de corail (Nouvelle-Calédonie)
Anémone d'un récif corallien de la barrière de corail calédonienne (Nouvelle-Calédonie)

Mettre les coraux à l’abri

En Nouvelle-Calédonie, le Parc naturel de la mer de Corail couvre 1,3 millions de km2 !

Depuis les années 1970, nous nous mobilisons pour la protection des coraux. Nous encourageons la création de nouvelles Aires Marines Protégées qui constituent l'une des méthodes les plus éprouvées pour conserver le monde sous-marin. L'intervention humaine et l’exploitation des ressources y sont strictement réglementées quand elles n’y sont pas complètement interdites. En 2012, nous avons remporté une victoire significative : le gouvernement australien a créé le plus grand réseau d'aires marines protégées du monde. Ce dernier couvre trois océans (Indien, Pacifique et Austral) et leurs mers adjacentes, Arafura, Timor et Tusman. En 2014, le gouvernement Calédonien crée le Parc naturel de la mer de Corail, une Aire Marine Protégée géante de 1,3 million de km2. En termes de superficie, elle occupe la première place en France et la seconde à l’échelle mondiale après Hawaï !

Pour la Grande barrière de corail, afin d’empêcher que de nouvelles pressions inacceptables s’exercent sur cet écosystème déjà très vulnérable, nous avons fait front avec la Société de Conservation marine australienne. Grâce à notre campagne commune « Se battre pour le récif », nous avons obtenu du gouvernement australien l’interdiction de tout dépôt de boues de dragage sur le site de la Grande barrière de corail et l’annulation de la construction de nouveaux ports dans des zones encore intactes de la côte récifale, comme le delta de Fitzroy et le cap York.

Les récifs pristines de Nouvelle-Calédonie détiennent le record mondial de biomasse de poissons à l’hectare (près de 8 tonnes) !

Un nouvel écrin pour le trésor de l’humanité

Le gouvernement calédonien montre l'exemple et classe en réserve intégrale ou réserve naturel les récifs vierges de son territoire !

A ce jour, seuls 1,5% des récifs coralliens de la planète sont considérés comme intacts parce que très éloignés des côtes et donc préservés des activités de l’homme et la Nouvelle-Calédonie est l’hôte d’un tiers de ces écosystèmes encore indemnes. D’une valeur inestimable, ces récifs pristines détiennent le record mondial de biomasse de poissons à l’hectare (près de 8 tonnes). Cela confère une responsabilité mondiale au Caillou qui, bonne nouvelle, en a pleinement pris conscience.

En effet, le président calédonien, Philippe Germain, a décidé de mettre l’ensemble des récifs pristines de son territoire à l’abri ! Chesterfield, Bellona, Entrecatseaux, Pétrie et Astrolabe seront donc prochainement classés en réserve intégrale ou en réserve naturelle, soit les niveaux de protection les plus élevés selon l’Union Internationale de Conservation de la Nature. Une règlementation stricte encadrera les activités de tourisme et les efforts de surveillance vont se renforcer pour interdire la possible intrusion de Blue-boats, des navires de pêche illégaux prélevant concombres de mer et ailerons de requins. Depuis des millénaires, ces diamants illuminent le fond de nos océans.

Ensemble, faisons en sorte qu’ils brillent encore longtemps, pour la Nature et pour les Hommes.

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