Une baleine bleue (Balaenoptera musculus) plonge dans l'eau. On ne voit que sa queue.
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31. août 2018

Petit break pour la grande bleue

Madrid a annoncé la création d’une nouvelle aire marine protégée dans ses eaux. Décision salutaire pour les nombreuses espèces de cétacés qui empruntent régulièrement ce couloir désormais sécurisé.

La Méditerranée au bord du burn-out

Le hotspot de la biodiversité marine mondiale est en danger : transport maritime, tourisme, aquaculture, exploration ou même exploitation d’hydrocarbures menacent la mer Méditerranée.

Avec ses 46 000 km² de littoral, la Méditerranée est la plus grande mer semi-fermée au monde. Foyer de biodiversité, la grande bleue abrite plus de 10 000 espèces, bien qu’elle ne représente que 1% des eaux de la planète. Elle s’étend sur 24 pays et territoires d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient. Du détroit de Gibraltar au canal de Suez, ce bassin comporte quelques-unes des terres les plus fertiles, les plus belles et, par conséquent, les plus convoitées. Transport maritime, tourisme, aquaculture, exploration ou même exploitation d’hydrocarbures…

Tous les secteurs traditionnels de l’économie s’y développent de manière exponentielle. Il en résulte de nouveaux impacts sur des écosystèmes déjà sous pression. S’il s’agit d’une région développée, elle est pourtant l’une des moins protégées au monde alors que ses ressources naturelles ne sont pas illimitées. Chaque jour, nous perdons des habitats, détruisons des forêts, dégradons les fleuves et cours d’eau, exploitons la vie marine, polluons les mers et perdons des espèces endémiques de la Méditerranée.

Pour une mer pleine de vie

Depuis plus de 17 ans, le WWF France s'investit en Méditerranée pour la protection des écosystèmes marins. Le WWF France a soutenu pendant près de 10 ans la création du sanctuaire Pelagos, la seule aire marine protégée de haute mer créée entre la France, Monaco et l’Italie, et embarque régulièrement pour des missions scientifiques d’observation des cétacés.

Le WWF a également relancé le réseau MedPAN des gestionnaires d’aires marines protégées (AMP) en Méditerranée et s’investit dans la gestion efficace et la création de nouvelles AMP. Par ailleurs, nous avons mis en évidence les risques d’un développement économique maritime anarchique à travers le rapport La Méditerranée à la croisée des chemins : le Far West ou le développement soutenable et nous efforçons de promouvoir une croissance bleue soutenable. 

Une tortue caouanne (Caretta caretta) est relâchée en mer Méditerranée, Gandie, Espagne.

La création d'Aires Marines Protégées permet de préserver la biodiversité des mers et des océans.

Un havre de paix pour les cétacés

10% d'Aires Marines Protégées par pays d'ici 2030, c'est l'objectif fixé par les Nations Unies !

L'Espagne a tenu parole. Avec la création d’une nouvelle aire protégée longue de 1 350 km et s’étendant sur une surface totale de 46 385 km² au large de ses côtes, elle a même dépassé l'objectif de développement durable (ODD) de protéger au moins 10% des zones côtières et marines d'ici 2020. Entre, d’un côté, la costa Brava, la costa Maresme et la costa Barcelona et, de l’autre côté, les Baléares, cette nouvelle zone protégée abrite une faune et une flore marines exceptionnelles. Elle sert notamment d’autoroute migratoire au rorqual commun et d’habitat à de nombreux autres mammifères comme le dauphin bleu ou la baleine à bosse. On peut y également y croiser des tortues caouannes. 
Concrètement, dans ce corridor, pêche, transport maritime, exploration et exploitation pétrolière et gazières seront régulés. Une avancée donc, même si on demeure bien loin de l’objectif fixé par l’ONU dans le cadre des Objectifs de développement durable. Les aires marines protégées doivent couvrir 10 % des océans de la planète d’ici 2020. Or, à ce jour, on en compte à peine 5,3%... 

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