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30. juillet 2021

Philippines : des solutions innovantes contre le fléau du plastique

Donsol, petite ville touristique, devient l’une des premières « Plastic Smart City ». Aux côtés du WWF, elle s’engage à mobiliser les entreprises locales et les citoyens pour réduire et améliorer la gestion de ses déchets plastiques.

Plastique ennemi

En 2019, une étude a révélé que nous ingérons en moyenne 250 grammes de plastique par an.

Chaque minute, environ 15 tonnes de déchets plastiques se déversent dans les océans !
A ce rythme- là, d’ici 2025, on comptera 1 tonne de plastique pour 3 tonnes de poissons et d’ici 2050, la mer pourrait même contenir plus de plastique que de poissons en termes de poids ! Ce matériau n’est pas biodégradable. Rarement recyclé, il erre dans nos eaux pendant des centaines, voire des milliers d’années, altérant la santé de la vie sous-marine. 

À l’échelle mondiale, environ 700 espèces aquatiques sont menacées par le plastique, dont 17 % sont classées par l’UICN comme « menacées » ou « en danger critique d’extinction ». Les mammifères marins se retrouvent pris au piège, enchevêtrés dans des filets de pêche abandonnés (on parle de filets fantômes) ou dans des anneaux pour packs de canettes. Les tortues prennent les sacs en plastique pour des méduses et les poissons confondent les minuscules particules de plastique avec le plancton. Ces micro-plastiques, des fragments de moins de 5 mm, vont d’ailleurs jusqu’à contaminer notre air, notre eau et notre nourriture. En 2019, une étude a révélé que nous ingérons en moyenne 5 grammes de plastique par semaine, soit l’équivalent de la quantité de plastique contenue dans une carte de crédit. En un an, cela représente plus de 250 grammes de plastique !
 

Tortue verte (Chelonia mydas) avec un sac en plastique près de la tête dans la Grande barrière de corail (Australie)

Les tortues peuvent ingérer des sacs en plastique qu'elles confondent avec des méduses.

Vent debout contre la marée de plastique

C'est le nombre de villes qui devraient rejoindre l’initiative « Plastic Smart Cities » d'ici 2030.

En mars 2019, nous lançons la campagne #StopPollutionPlastique. Son but, interpeller les décideurs sur la crise du plastique et les exhorter à adopter un accord universel contraignant pour mettre un terme à ce fléau. En mer, nous effectuons des biopsies, soit des prélèvements de peau et de gras pour mesurer le niveau de contamination des cétacés de Méditerranée. Les plus récentes, réalisées sur près de 90 mammifères marins, montrent que le rorqual commun, le cachalot et le globicéphale noir sont contaminés par les phtalates, composés chimiques présents dans les matières plastiques. Ils ont des impacts négatifs, en particulier sur la fertilité et le développement du fœtus et sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Ces résultats viennent étayer nos actions de plaidoyer. Nous accompagnons également les villes qui souhaitent réduire leur pollution plastique. 

L’objectif ? Trouver des idées nouvelles pour éviter le plastique, développer des systèmes prometteurs de gestion des déchets urbains, assurer un tri sûr et parvenir à des taux de recyclage plus élevés. D’ici 2030, 1000 villes devraient rejoindre l’initiative « Plastic Smart Cities ».

Du plastique dans l'océan
Une côte polluée de plastique aux Philippines

8 millions de tonnes de plastiques polluent les écosystèmes marins chaque année.

De bonnes idées pour moins polluer

Une grande partie des détritus n'est pas collecté et atterrit dans l'océan, menaçant ainsi de nombreuses espèces marines comme le requin-baleine.

À Donsol, petite ville de pêcheurs aux Philippines, le plastique est partout : sur la plage, dans les rivières et dans la mer. Depuis les années 90, le tourisme a rapporté de l’argent à la population, augmentant la consommation et donc la quantité de déchets produits. Le système de gestion des ordures de la ville n’a pas été en mesure de suivre le rythme de cet afflux massif de personnes. Une grande partie des détritus n’est tout simplement pas collectée et atterrit dans l’océan, menaçant ainsi de nombreuses espèces animales, en premier lieu les requins-baleines qui contribuent fortement à l’attractivité de la zone. Mais depuis peu, Donsol est devenue l’une des premières « Plastic Smart Cities » au monde.

Le WWF a commencé par dresser un état des lieux du volume de déchets dans différents quartiers de la ville, impliquant les étudiants de l’Université locale ainsi que des associations environnementales. Puis nous avons lancé un concours pour trouver les meilleures solutions au problème du plastique, donnant naissance à des start-up régionales. L’une d’entre elles, gérée par un groupe de femmes, vend aux touristes des peluches remplies de copeaux de plastique nettoyés afin de les sensibiliser au fléau du plastique. Une autre utilise des deux roues pour collecter les déchets dans les quartiers inaccessibles. La ville a d’ailleurs intégré cette forme de ramassage dans son nouveau système de gestion des déchets. Enfin, Donsol bénéficie du soutien du WWF pour la mise en place de nouvelles infrastructures, comme cette nouvelle décharge surveillée qui viendra remplacer l’actuelle, non réglementée. Sa mission : faire en sorte qu’aucune substance toxique ne soit plus libérée dans l’environnement et que seuls les déchets qui ne peuvent pas être recyclés y soient éliminés.

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