Pour des forêts inondées pleines de vies
Au Cambodge, nos efforts ont porté leurs fruits ! Deux aires protégées ont été officiellement reconnues par le gouvernement. 62 000 hectares de forêts inondées, ainsi que toutes les espèces qu’elles abritent, sont désormais à l’abri.
Un écosystème en péril
Cette forêt inondée joue un rôle majeur dans l’épuration de l’air et de l’eau et recèle une biodiversité exceptionnelle
Au fil de l’eau, des troncs d’arbres où s’accrochent saules et lianes affleurent souvent, tandis que des lentilles d’eau parsemées de lotus tapissent la surface… De septembre à mars, dans la province cambodgienne de Kratie, l’eau du Mékong recouvre toute la forêt environnante, laissant entrevoir de magnifiques paysages.
Si cette forêt inondée joue un rôle majeur dans l’épuration de l’air et de l’eau, elle recèle également une biodiversité exceptionnelle. Des centaines d’échassiers nichent dans les feuillages des cajeputiers, ces arbres aromatiques à petites fleurs blanches, cultivés pour leur huile essentielle et leur bois d'œuvre. Quand le soleil se couche, des milliers de comorans, de hérons et d’aigrettes regagnent leurs nids au sommet des arbres. Sous l’eau, la vie est aussi mouvementée qu’en surface. De nombreuses espèces d’eau douce, telles que la raie géante, le poisson-chat ou encore le dauphin d’Irrawady fréquentent la zone.
Hélas, divers projets d’aménagement et d’exploitation minière et forestière altèrent la qualité de l’eau. Les stocks de poissons diminuent, impactant la vie des populations environnantes.
Une première victoire
Six ans après le lancement de notre projet, ce sont 62 000 hectares répartis en deux aires protégées qui ont officiellement été reconnues par le gouvernement cambodgien.
En réponse au développement anarchique dégradant le bien-être des populations de la province de Kratie, le WWF Belgique et le WWF Cambodge se mobilisent aux côtés de deux ONG locales, FLO et CCD. Notre projet, qui a démarré en 2017, vise à obtenir un statut de protection officiel pour les terres des communautés locales, afin notamment d’empêcher leur accaparement au profit de l’exploitation forestière. 3000 familles dépendent directement des forêts inondées pour subvenir à leurs besoins. Protéger durablement leur écosystème c’est le moyen de les mettre, elles-aussi, à l’abri.
L’objectif initial du WWF, prévu pour 2022, était d’instaurer par un décret national la protection de 37 000 ha de zones humides et forêts inondées dans la région. Six ans après le lancement de notre projet, ce sont 62 000 ha répartis en deux aires protégées qui ont officiellement été reconnues par le gouvernement cambodgien. Les réserves de Sambo et Prasob abritent les forêts et berges fluviales les mieux préservées de la région. Cette section du Mékong, entre la ville de Kratie et la frontière laotienne, héberge notamment la dernière population de dauphins de l’Irrawaddy.
La reconnaissance officielle des deux aires protégées de Sambo et Prasob constitue une avancée significative dans le travail de conservation du WWF au Cambodge. Pour autant, de nombreux défis restent à relever pour assurer la protection de la biodiversité au cœur des aires protégées et aux alentours.
Main dans la main avec les communautés locales
Le Cambodge, comme tous les autres pays du Grand Mékong, doit trouver un équilibre entre les besoins croissants de sa population et la préservation des trésors naturels qu’il renferme
Le Cambodge, comme tous les autres pays du Grand Mékong, doit trouver un équilibre entre les besoins croissants de sa population et la préservation des trésors naturels qu’il renferme.
C'est pourquoi le WWF travaille sur le terrain avec les populations et les autorités locales.
Ensemble, nous avons défini un plan de gestion communautaire et durable des forêts inondées et mené plusieurs études sur la biodiversité afin de mieux protéger la vie sauvage. Le WWF contribue également à l'amélioration des moyens de subsistance des populations locales en apportant notamment un soutien technique aux groupes de pêche communautaires et en encourageant la collecte durable de produits forestiers non ligneux, comme la résine et le miel. En parallèle, nous contribuons à la formation et à l’équipement des écogardes pour agir contre la surpêche, la déforestation illégale et le braconnage et menons des actions de plaidoyer auprès des pouvoirs publics pour les inciter à respecter leurs engagements.