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07. juillet 2023

Semer le changement

Au Canada, des agriculteurs s’attaquent à la double crise de la biodiversité et du climat. Focus sur leurs bonnes pratiques en faveur de l’environnement…

Un système à bout de souffle

À elle seule, la production agricole est responsable d’environ 20% des émissions de gaz à effet de serre.

Industrialisée depuis les années 1960, l’agriculture affecte gravement la biodiversité, le climat, notre santé et l’emploi dans nos campagnes. La terre est fatiguée. Érosion de la biodiversité, destruction des sols, pollution des eaux, déclin des pollinisateurs, insécurité alimentaire, mal-être des agriculteurs ou encore maladies des consommateurs.

À elle seule, la production agricole est responsable d’environ 20% des émissions de gaz à effet de serre et de 70 à 80% de la déforestation dans le monde, via l’élevage intensif, la production de soja, d’huile de palme et l’agriculture vivrière. Bien que la production alimentaire mondiale soit suffisante pour satisfaire les besoins alimentaires des 7 milliards d’êtres humains, 1 personne sur 3 ne mange pas à sa faim et 30% de la nourriture est perdue ou gaspillée.

agricultueur cultivant des produits bios dans son champ (Chine)

Promouvoir des modes de production durables

Le WWF prône une réforme radicale du système alimentaire au profit de la santé humaine et de celle de la planète.

Le WWF prône une réforme radicale du système alimentaire au profit de la santé humaine et de celle de la planète. L’objectif ? Garantir une production d’aliments de bonne qualité à court et à long terme, afin de créer de l’emploi et de préserver l’environnement. 

Nous encourageons notamment la transition du système d’élevage vers la diminution de la production et de la consommation de produits animaux : des cheptels réduits, davantage de pâturage, de plein air et de bio, moins d’importation de soja. Grâce à ce cycle vertueux, on réduit la pression sur les écosystèmes naturels en Amérique du Sud. 

Pour y parvenir, nous encourageons également les consommateurs à végétaliser leurs assiettes et faisons pression sur les décideurs pour qu’ils mettent en cohérence les politiques publiques alimentaires et agricoles.

Tracteur agricole pour les cultures sur de grandes parcelles de terre. Pleven, Bulgarie
Agriculteur au milieu des ses laitues biologiques

Les solutions fondées sur la nature

A ce jour, le WWF-Canada soutient les projets d’ALUS dans cinq régions de l’Ontario et du Québec, via son Programme de subvention nature et climat soutenu par Aviva Canada. 

Au Québec, dans la région vallonneuse de l’Outaouais, un éleveur de bovins a installé une « barre d’effarouchement » à l’avant de son tracteur pour alerter les oiseaux et leur laisser le temps de s’envoler pendant la récolte. Le goglu des prés, qui s’épanouit dans les champs, est le premier à se réjouir de cette initiative, lui qui a vu son habitat se fragmenter au fil des ans et dont la population a chuté de 70 % en à peine 50 ans.

Depuis peu, ce même éleveur a également reporté à la fin du mois de juillet la rotation de son bétail entre les pâturages afin de ménager la tranquillité des zones abritant des nids de goglus et d’optimiser ainsi les chances de survie des oisillons. Une contribution qui peut sembler mineure mais qui s’inscrit dans un programme plus vaste mené par l’association ALUS (Alternative Land Use Services) pour promouvoir les solutions fondées sur la nature. Reboisement en lisière des cultures au moyen d’arbres indigènes, restauration de prairies à herbes hautes ou réintroduction de milieux humides… Le but est de résensauvager les champs pour créer de meilleurs habitats essentiels à une grande variété d’espèces, protéger les plantations des inondations, augmenter la capacité de stockage du carbone et améliorer la résilience climatique. Souvent, ces changements en faveur de la nature favorisent également de meilleurs rendements agricoles, en partie parce que ces espaces attirent les insectes utiles et les pollinisateurs.


A ce jour, le WWF-Canada soutient les projets d’ALUS dans cinq régions de l’Ontario et du Québec, via son Programme de subvention nature et climat soutenu par Aviva Canada.

Tous les “Effet Panda”

Avec des terres protégées et mieux irriguées grâce aux haies, les agriculteurs peuvent augmenter leur productivité.

Des avantages aussi pour les agriculteurs

Avec des terres protégées et mieux irriguées grâce aux haies, les agriculteurs peuvent augmenter leur productivité. Ils peuvent également diversifier leurs revenus grâce aux récoltes issues des arbres.