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16. février 2024

Aux Fidji, les tortues ont des alliés

Au sud de l’océan Pacifique, sur l’archipel de Lau, les habitants veillent sur les tortues marines. Aux côtés du WWF, ils “sécurisent” les sites de ponte. On les appelle les “daunivonus”, littéralement, les surveillants des tortues. 

Les tortues sous pression

Aujourd’hui, six des sept espèces vivantes de tortues marines sont considérées comme menacées ou gravement menacées.

Petits points verts dans le bleu infini, plusieurs dizaines de micro-îles composent l’archipel de Lau. C’est là, au milieu de l’immense océan Pacifique, que réside l’essentiel de la minorité polynésienne de Fidji.

Pendant des siècles, les communautés locales ont vécu en parfaite harmonie avec la nature. Les tortues marines, particulièrement respectées, constituent un élément important de la culture fidjienne.

Hélas, ici comme ailleurs, ces animaux sont désormais en danger ! Infatigables voyageuses, les tortues marines sont soumises, tout au long de leur vie, à de multiples pressions dont l’intensité dépend des zones qu’elles fréquentent.

Aujourd’hui, six des sept espèces vivantes sont considérées comme menacées ou gravement menacéesEn cause, la pêche accidentelle, la destruction des plages de ponte, ou le vol de leurs œufs. Et depuis peu, le changement climatique vient aggraver la situation.

En effet, chez les reptiles ovipares, comme les tortues, la température joue un rôle clé dans la différenciation sexuelle des bébés. Dans certaines zones, l’augmentation des températures accroît le nombre des naissances de femelles. Difficile avec un tel déséquilibre de perpétuer l’espèce…

Tortue verte

Mieux connaître pour mieux protéger

Les chercheurs du WWF suivent les tortues par satellite pour mettre en évidence les zones appelant à une protection renforcée.

Identifier de nouveaux lieux à protéger ou créer une ombre naturelle sur les sites de ponte actuels pour abaisser la température du sable, nombreux sont les moyens à notre disposition pour améliorer les chances de survie des tortues.

Sur les plages du monde entier, les biologistes du WWF surveillent l’évolution de la température. Les données recueillies sont précieuses. Elles permettent de mesurer l’ampleur du problème et de déterminer les meilleures solutions pour y faire face. Les chercheurs du WWF suivent notamment les tortues par satellite pour essayer de déterminer les retombées de l’élévation du niveau des mers sur leurs migrations séculaires. Mais aussi de mettre en évidence les zones appelant à une protection renforcée.

Soucieux de contribuer à la protection des sites de ponte en Nouvelle-Calédonie, le WWF France et l’IRD mènent actuellement un programme de recherche dont les premiers résultats témoignent de la menace du réchauffement climatique sur la pérennité des populations mais sont aussi porteurs d’espoir pour les stratégies de conservation…

Hawksbill turtles
Tortue marine
Tortue Fidji

Au chevet des tortues marines

Aux côtés du WWF, les populations riveraines se mobilisent pour sensibiliser l’opinion et veillent sur les sites de ponte des tortues.

Gif tortue

Pour assurer la sauvegarde des tortues, il faut à la fois protéger les sites de ponte, les routes de migration et les zones d’alimentation.

Un vrai challenge étant donné l’étendue de leurs habitats et de leurs déplacements, souvent au-delà des frontières. Mais grâce aux progrès de la science, nous connaissons désormais les principales menaces et sommes capables d’identifier les zones à protéger en priorité pour optimiser nos chances.

Et depuis quelque temps, sur les îles Fidji, nous disposons d’un nouvel atout, le soutien des populations riveraines !

Aux côtés du WWF, elles se mobilisent pour sensibiliser l’opinion à la nécessité de protéger ces animaux migrateurs, si importants pour la culture et les traditions de leurs communautés. Et surtout, elles veillent farouchement sur les sites de ponte des tortues… Celles et ceux qui effectuent ces missions essentielles de suivi et de patrouillage portent un nom : les daunivonus. Cela signifie “les surveillants des tortues”.

Pour eux, la journée commence tôt, surtout pendant les saisons de nidification, d’octobre à avril. L’équipe embarque sur un bateau à moteur pour venir vérifier les sites de ponte sur les plages autour des îles de Tuvuca et d'Aroua.

A peine débarqués, les daunivonus partent à la recherche des nids de tortues, scrutant le moindre indice : des fosses clairement creusées par les mères, des branches cassées ou de la végétation déracinée... A la vue de ces signes, la zone est prudemment sondée à l’aide d’un bâton. Si ce dernier s’enfonce facilement, cela signifie qu'une mère vient de recouvrir son nid.

Les surveillants déterrent alors doucement le sable, sans endommager les oeufs et enregistrent les données englobant le nombre estimé d'œufs éclos et non éclos, de nouveau-nés vivants et décédés découverts sur la plage, les coordonnées GPS localisant l'emplacement des nids ainsi que des observations détaillées relatives à l'état général de la plage, telles que le niveau d’érosion physique et de pollution.

 

Tous les "Effet Panda"

Jeunes tortues luth (Dermochelys coriacea) se précipitant vers la mer (Guyane)

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