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06. juin 2025

Bienvenue au chacal doré

En pleine crise de la biodiversité, un canidé discret et méconnu gagne du terrain : le chacal doré a été repéré à plusieurs reprises en France. Loin d’être une menace, son retour est un signe encourageant pour nos écosystèmes !
 

Le SOS de la nature

Années après années, l’érosion du vivant s’aggrave : en seulement 50 ans, la taille moyenne des populations d’animaux vertébrés sauvages a chuté de 73 % !

Chaque jour, des espèces disparaissent ou quittent leur milieu naturel, chassées par l’urbanisation, la pollution, la surexploitation ou le changement climatique. Cette érosion silencieuse de la biodiversité est bien plus qu’un drame écologique : elle menace l’équilibre de la planète, soit notre propre survie. Quand les pollinisateurs déclinent, notre sécurité alimentaire vacille. Quand les zones humides s’assèchent, la régulation du climat est perturbée. L’appauvrissement de la nature affaiblit tout un tissu de relations vivantes garantes de la santé des sols, de l’eau, de l’air – et donc de la nôtre.
Depuis 1998, nous publions tous les deux ans le Rapport Planète Vivante qui mesure l'état de la biodiversité dans le monde. Années après années, l’érosion du vivant s’aggrave : en seulement 50 ans, la taille moyenne des populations d’animaux vertébrés sauvages _ mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons _ a chuté de 73 % ! Le WWF n’a de cesse d’alerter sur ce déclin qui nous rapproche aujourd'hui dangereusement de "points de bascule" écologiques aux effets dévastateurs…

Stopper l’érosion

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Face à cette urgence, le WWF agit sur plusieurs fronts. Protéger les espaces naturels, restaurer les écosystèmes dégradés, soutenir des pratiques agricoles et économiques compatibles avec la vie sauvage : l’approche est globale, mais concrète. 
 
Le WWF œuvre aussi à influencer les politiques publiques pour inscrire la biodiversité au cœur des décisions. En France, nous accompagnons des collectivités, soutenons des projets de réensauvagement, et plaidons pour une meilleure prise en compte de la nature dans l’aménagement du territoire. Le suivi scientifique de la faune, notamment grâce aux pièges photographiques, permet aussi de détecter les espèces en expansion ou en difficulté. 
 
Depuis plus de 50 ans, le WWF protège la vie sauvage. Nous nous concentrons sur les espèces les plus vulnérables et les plus emblématiques, mais aussi sur celles qui jouent un rôle majeur au sein des écosystèmes, comme les tigres, les rhinocéros ou les ours. 
Chacal doré (Canis aureus)
Chacal doré (Canis aureus) couché.
Tête du Chacal doré (Canis aureus)

Chacal doré (Canis aureus)

Un nouvel hôte dans nos campagnes

Originaire d’Asie, le chacal doré est un canidé rusé, plus grand qu’un renard, plus petit qu’un loup, avec de petites oreilles, un museau effilé et une queue touffue.

En mars dernier, dans la réserve naturelle de l’estuaire de la Seine, deux promeneuses croisent un animal au pelage doré. Sur le moment, elles hésitent : chien ? loup ? Elles dégainent leur appareil photo et envoient les images à l’association locale, qui, à son tour, sollicite l’Office français de la biodiversité (OFB). Le verdict tombe : c’est un chacal doré. Quelques semaines plus tard, un autre individu est repéré dans l’Hérault, cette fois par un piège photographique. Depuis 2017, de la Camargue à la Haute-Savoie, ces apparitions se multiplient en France. Une trentaine d’observations confirmées, qui nous racontent une histoire : celle d’un animal venu de loin, qui avance à pas feutrés vers l’Ouest. Originaire d’Asie, le chacal doré est un canidé rusé, plus grand qu’un renard, plus petit qu’un loup, avec de petites oreilles, un museau effilé et une queue touffue. Il n’a pas été introduit par l’homme : il est venu seul, naturellement, parcourant des centaines de kilomètres pour trouver un territoire favorable. Opportuniste, il s’adapte à des paysages modifiés par l’homme, à condition d’y trouver un peu de tranquillité.

Deux Chacals dorés (Canis aureus)

Deux chacals dorés (Canis aureus)

Au contraire, sa présence est une bonne nouvelle : elle prouve que certains milieux restent vivants, capables d’héberger une faune sauvage.

Ce n’est pas une espèce exotique envahissante, mais une vieille connaissance du patrimoine naturel européen, qui revient là où la nature peut encore l’accueillir. Nocturne, discret, il préfère les zones humides ou agricoles aux montagnes enneigées et cohabite mal avec les loups, ce qui limite naturellement son expansion. S’il venait à s’établir, il pourrait jouer un rôle écologique utile, en régulant certaines populations ou en recyclant les carcasses. Pour les humains, pas de danger majeur : peu de dégâts sont signalés là où il est déjà présent. 
Au contraire, sa présence est une bonne nouvelle : elle prouve que certains milieux restent vivants, capables d’héberger une faune sauvage. Et c’est aussi un rappel joyeux que la nature à de la ressource, qu’elle peut encore nous surprendre – à condition qu’on la respecte et qu’on lui laisse une place.

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Portrait Chacal doré (Canis aureus)

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