Des stations météo pour sauver des vies

Lorsque le cyclone Nargis a frappé la côte sud du Myanmar en 2008, les communautés ont été averties au dernier moment de la tempête de catégorie 4. Cette dernière a coûté la vie à 138 000 personnes et provoqué des dégâts matériels considérables. 

Selon l'Indice mondial des risques climatiques, entre 2000 et 2019, le Myanmar a été touché par 57 événements climatiques extrêmes !  

Au-delà de ces catastrophes dévastatrices, le réchauffement planétaire impacte aussi les populations du Myanmar au quotidien. En raison de sécheresses de plus en plus intenses, les habitants des zones plus rurales sont contraints de parcourir des kilomètres pour trouver de l'eau là où les lacs n'ont pas séché. La raréfaction des pluies et l’imprévisibilité des moussons mettent aussi en péril les récoltes. Il est devenu difficile pour les petits exploitants agricoles de savoir à quel moment ils doivent commencer à labourer, semer ou cultiver. Dans une étude récente de la FAO, 95% des exploitants interrogés ont déclaré que ces changements avaient entraîné une baisse de leurs rendements, voire des récoltes nulles. 

Face à l’urgence, le WWF met tout en œuvre pour contenir le dérèglement climatique en dessous de 1,5°C, point de bascule pour la survie de nombreux écosystèmes et de populations vulnérables. Nous nous mobilisons pour transformer les modes de production et de consommation, avancer vers une économie bas carbone et durable, réinventer nos villes, nos modes de déplacements. Mais nous favorisons aussi la mise en place de solutions d’adaptation aux changements climatiques.

Au Maroc et en Tunisie, par exemple, deux pays exposés à des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents et de plus en plus intenses, nous formons une trentaine d’ONG locales sur les techniques de plaidoyer, les connaissances scientifiques relatives au changement climatique ou encore la gestion de projet. L’objectif ? Aider ces associations à influencer les acteurs publics pour la mise en place de mesures d’adaptation au changement climatique.

Cet été, trois premières stations météorologiques automatiques ont été installées dans les zones du Myanmar particulièrement exposées aux effets du changement climatique.

Le WWF, qui a lancé cette initiative et formé les experts locaux à l’utilisation de ces nouveaux équipements, explore en ce moment même différentes pistes pour étendre le projet. Nous nous efforçons notamment d’identifier d’autres régions prioritaires dans le pays où nos appareils pourraient contribuer à assurer la sécurité des personnes et des biens.

Concrètement, chaque station est équipée de capteurs permettant de mesurer la température de l’air et du sol, le niveau de rayonnement solaire, la pression atmosphérique, la vitesse du vent ou encore le taux d’humidité. En cas de dépassement des seuils, les stations envoient des notifications par SMS et si des conditions météorologiques extrêmes sont détectées, les scientifiques que nous avons formés peuvent relayer l’information auprès des populations locales, leur donnant ainsi de temps de se préparer.

Il s’agit là d’un dispositif de prévention essentiel pour la gestion des catastrophes naturelles mais aussi d’un outil de planification précieux pour éclairer la prise de décision dans les secteurs sensibles au climat comme l’agriculture. 

Tandis que les changements climatiques bouleversent les repères des agriculteurs, ces stations météos s’efforcent de compenser le préjudice en fournissant des indications très précises qui les aideront à faire les bons choix : identifier la période la plus propice pour effectuer les plantations ou choisir le type de culture la plus adaptée aux conditions…