Dugong
Le Dugong : un brouteur des mers paisible
Malgré une corpulence impressionnante, le dugong est un animal discret à la nage gracieuse. Herbivore, il passe une grande partie de son temps à brouter les herbiers marins. Il est ainsi souvent qualifié de vache marine. Cette caractéristique en fait un animal exclusivement côtier.
Le dugong est un mammifère exclusivement marin appartenant à l’ordre des siréniens. C’est un proche parent des lamantins mais contrairement à eux, il n’évolue jamais en eaux douces. Il s’en distingue aussi par sa nageoire caudale qui est triangulaire tandis que celle des lamantins est en forme de palette arrondie. Le dugong possède également deux incisives caractéristiques apparentées à des défenses (jusqu’à 18 cm de long).
Son aire de répartition s’étend de l’Afrique de l’Est jusqu’au Vanuatu (Pacifique Ouest).
Presque exclusivement herbivore, sa préférence se porte sur les plantes à fleur des herbiers marins, il absorbe en moyenne 30 à 40 Kg de nourriture par jour. Du fait de ce régime alimentaire, l’espèce se cantonne aux zones côtières et elle est donc particulièrement vulnérable aux pressions humaines.
Fréquemment blessée par les hélices des embarcations à moteur et parfois chassée pour sa viande, ses habitats côtiers sont en réduction, en particulier du fait du tourisme, de la pollution et de l'urbanisation des côtes.
Aujourd’hui, l’espèce est menacée.
Un animal particulièrement fragile
Le dugong est très vulnérable aux activités humaines car son habitat est exclusivement côtier. Il est donc directement soumis à de nombreuses pressions anthropiques. Cette fragilité est exacerbée par la faible capacité des populations à se reconstituer. En effet, les femelles ne donnent naissance qu’à 5 ou 6 petits (appelés « veaux ») au cours de leur vie.
Chasse et braconnage
La viande de dugong est un met apprécié et de fait, l’espèce a longtemps été chassée massivement sur l’ensemble de son aire de répartition. Cette pression a entraîné la disparition des dugongs dans plusieurs régions et constitue sans aucun doute la cause principale du déclin de ses effectifs. Bien que la chasse soit interdite dans de nombreux pays comme la Nouvelle-Calédonie, les braconniers continuent de sévir, mettant en péril certaines populations.

Prises accidentelles dans les engins de pêche
Les dugongs fréquentent principalement des zones propices à la pêche et il n’est pas rare que des individus se retrouvent pris par des filets dans lesquels ils peuvent mourir étouffés. En effet, comme tout mammifère marin, les dugongs doivent remonter en surface pour respirer et c’est là qu’ils se font parfois pêchés accidentellement par des navires ciblant d’autres espèces.

Dégradation des habitats
La survie des dugongs dépend directement de la présence d’herbiers marins dont ils se nourrissent. Or, les herbiers sont des écosystèmes côtiers fragiles qui pâtissent de la pollution, du développement du littoral ou encore, du réchauffement climatique. Ces habitats sont donc soumis à une pression intense qui contribuent à leur dégradation et leur recul à travers le monde. Les populations de dugongs en sont logiquement impactées.

Trafic maritime
Espèce côtière, le dugong est contraint de côtoyer des zones d’intense trafic maritime. Or, l’animal se fait souvent surprendre par la vitesse des embarcations, ne parvenant pas à éviter la collision. Bien que robustes, ils meurent fréquemment après avoir été percutés.
Que fait le WWF pour le dugong ?
La Nouvelle-Calédonie abrite une population isolée de 700 à 800 dugongs, un nombre non négligeable pour cette espèce menacée à l’échelle mondiale. Bien que la chasse y soit interdite depuis de nombreuses années, la population semble plus en danger que jamais.
En Nouvelle-Calédonie, conscients de la nécessité de mieux préserver l’espèce, l’Agence des aires marines protégées en partenariat avec un groupe technique restreint – réunissant les trois provinces, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, le sénat coutumier, l’État français, WWF et l’Opération cétacés – a lancé en 2010 un « plan d’actions dugong » (PAD) pour une durée de cinq ans.
Au cours du premier plan d’actions dugongs 2011-2015, le WWF s’est investi dans de nombreuses opérations de sensibilisation du public (campagne « aujourd’hui je fais attention »), d’acquisition de connaissances (génétique, abondance, distribution) et de préservation de l’habitat (mouillages écologiques).
Ce travail a permis d’établir un état des lieux précis du statut de conservation de l’espèce sur le territoire. Désormais, dans le cadre du nouveau plan d’actions 2016-2020, nous focalisons nos efforts sur des opérations visant à réduire concrètement les menaces, en particulier le braconnage. Ainsi, nous avons notamment organisé la tenue d’un atelier de travail réunissant un large panel d’acteurs afin d’établir un stratégie de lutte efficace contre le braconnage pour les années à venir.
Bonne nouvelle du réseau
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