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13. mai 2022

La grande barrière de corail s’offre un répit

Pour mettre un terme au fléau de la pêche fantôme, le WWF rachète des licences de pêche en Australie… Baleines, tortues, dugongs, dauphins et oiseaux marins reprennent leur souffle !

En route vers un “Nord sans filet”

90 à 95% de la région est débarrassée des filets.

Certes, l’initiative a de quoi surprendre. Une organisation environnementale qui achète une licence de pêche, ce n’est pas commun. C’est pourtant une stratégie efficace pour préserver la faune marine. En effet, poursuivant son objectif d’un “Nord sans filet” (Net-Free North), le WWF vient de racheter une nouvelle licence de pêche dans le nord de la grande barrière de corail. Bien entendu, nous n’avons pas décidé de nous lancer dans une activité de pêche commerciale. Au contraire, si nous avons acheté ces licences c’est pour que personne ne puisse en faire l’usage dans la zone concernée et mettre ainsi plus de 100 000 km2 à l'abri des filets maillants.

Conçus avec une dimension de maille relativement étroite, ces derniers sont les plus dévastateurs. La plupart des poissons peuvent passer dans les mailles mais restent coincés au niveau des branchies et se noient. Contrairement au chalut ou à la seine, ces filets n'ont donc pas besoin d'être tirés pour continuer à effectuer des prises. Une fois perdus en mer, ils continuent à pêcher par eux-mêmes pendant de très longues années, prélevant dans des ressources halieutiques déjà restreintes par des décennies de pêches intensives, et ce, en pure perte.

Désormais, le WWF possède 4 licences et la quasi-totalité du quota pour le nord du récif. Cela signifie qu’à ce jour, 90 à 95% de la région est débarrassée des filets. 
Nous appelons maintenant les gouvernements australien et du Queensland à établir des zones franches supplémentaires pour mettre définitivement les espèces menacées à l'abri du fléau de la pêche fantôme et créer de nouvelles opportunités touristiques.

Une tragédie invisible

Sans conteste l’une des merveilles du patrimoine écologique mondial, la Grande barrière de corail se compose de 3 000 systèmes différents de récifs, 600 îles tropicales et quelque 300 bancs de corail. Ce dédale d’habitats complexes abrite une incroyable variété de plantes et d'animaux aquatiques, de la vénérable tortue de mer aux poissons de récif, en passant par diverses espèces de requins et de raies et une multitude d’algues marines.

Mais de nombreuses menaces pèsent sur ce précieux écosystème, parmi lesquelles une mauvaise gestion de la pêche qui accroît considérablement la pression sur les espèces déjà menacées du Queensland.

Les engins de pêche perdus ou abandonnés volontairement errent dans les océans et finissent par s’emmêler sur les récifs rocheux, prenant au piège des poissons, mais aussi des mammifères marins ou encore des oiseaux. Chaque année, ils blessent, mutilent et tuent plus de 136 000 baleines, dauphins, phoques, requins, tortues et oiseaux de mer. C’est la pêche fantôme. L’impact sur l’environnement, et l’ensemble de la chaîne alimentaire, hommes inclus, est bien réel. 

Près de 640 000 tonnes de matériel fantôme se retrouvent chaque année dans les mers et les océans. Ces filets fantômes représenteraient à eux seuls 10% de la pollution plastique mondiale. 

Mettre la faune marine à l'abri

L’objectif du WWF Australie est d'enrayer le déclin des espèces et de protéger la santé des écosystèmes dans la Grande barrière de corail.

Pour cela, nous encourageons la création de nouvelles Aires Marines Protégées, qui constituent l'une des méthodes les plus éprouvées pour conserver le monde sous-marin. En 2012, nous remportons une victoire significative : le gouvernement australien crée le plus grand réseau d'aires marines protégées du monde. Ce dernier couvre trois océans (Indien, Pacifique et austral) et leurs mers adjacentes, Arafura, Timor et Tusman. Deux ans plus tard, le gouvernement calédonien crée le Parc naturel de la mer de Corail, une Aire Marine Protégée géante de 1,3 million de km2.

En 2018, nous lançons notre plan “Net free North” visant à racheter les licences de pêche commerciale dans la partie nord de la grande barrière de corail afin de créer un refuge pour les espèces marines. Cette zone abrite notamment l’une des plus grandes populations de dugong, aujourd’hui considérée comme vulnérable.

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