Pour des forêts pleines de vie

En 150 ans, les forêts françaises ont vu leur surface doubler. Elles couvrent aujourd’hui 17,3 millions d’hectares en France métropolitaine, soit 31% de tout le territoire. Mais sont-elles pour autant en bonne santé ? Malheureusement non. 79% des forêts hexagonales ont moins de 100 ans, ce qui est jeune compte tenu de l’espérance de vie des arbres. La maturité est pourtant un critère essentiel car 30% des espèces forestières dépendent des grands et vieux arbres et des arbres morts. 
D’autre part, au sein des forêts de l’hexagone, la biodiversité s’étiole. C’est non seulement la diversité des espèces d’arbres qui s’appauvrit mais aussi et surtout celle de tous les autres êtres vivants que nos forêts abritent : mammifères, oiseaux, batraciens, plantes à fleurs, fougères, mousses, champignons et insectes…

Hélas, cette érosion de la biodiversité met à mal la résilience de nos forêts face aux catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes en raison du changement climatique. Une forêt moins diversifiée aura plus de difficultés à se renouveler par elle-même suite à un incendie, une tempête ou un épisode de pollution intense. De même, elle sera moins en capacité d’assurer ses fonctions écosystémiques de régulation du climat, de purification de l’air et de l’eau ou encore de séquestration du carbone. Avec moins d’espèces d’arbres mélangées, nos forêts seront aussi moins productives et moins à même de répondre à nos besoins en bois. Enfin, moins de biodiversité c’est aussi moins de richesse, au sens propre comme au figuré. Les monocultures sont moins attrayantes pour les activités récréatives, culturelles et touristiques, ce qui pourrait avoir des conséquences négatives sur les plans économique et social.