Le WWF France publie un rapport alarmant mais porteur d’espoir sur l’état de la biodiversité française
Le WWF France publie aujourd’hui France biodiversité, entre déclins et espoirs qui dresse un double constat : la biodiversité française s’effondre dans nos écosystèmes dégradés, touchant les espèces ordinaires comme emblématiques, mais lorsqu’une protection forte et durable est mise en place, les résultats sont spectaculaires.
Le rapport révèle qu’en moyenne, sur le territoire métropolitain, les populations d’espèces protégées ont augmenté de 120% depuis 1990 – une démonstration claire que la conservation fonctionne quand les moyens suivent.
Entre déclins et espoirs
Le moineau friquet a perdu 90% de ses effectifs, le brochet 30% et le dauphin commun 21%...
Alors qu’elle possède une biodiversité parmi les plus riches au monde, la France voit le vivant reculer : dans les champs, les zones humides, les forêts comme dans les océans. Le constat est sévère : 70 % des haies détruites, 50 % des zones humides disparues, des forêts trop jeunes, des océans surexploités… Le déclin de ces milieux affecte de nombreuses espèces autrefois communes : le moineau friquet a perdu 90% de ses effectifs, le brochet 30% et le dauphin commun 21 %… Cela impacte également des espèces emblématiques comme le grand tétras ou le lynx boréal, dont les populations restent très fragiles.
Les populations d’espèces protégées ont augmenté de 120 % en moyenne depuis 1990
Malgré ce constat dramatique, le rapport souligne une dynamique forte d’espoir : lorsqu’une espèce est protégée et que des moyens techniques, humains et surtout financiers sont mobilisés, la conservation fonctionne. En France hexagonale, les populations d’espèces protégées ont augmenté de 120 % en moyenne depuis 1990, soit plus qu’un doublement. Les Plans Nationaux d’Actions (PNA), lorsqu’ils sont correctement financés et maintenus dans le temps, peuvent multiplier par six les populations concernées. Par exemple, la population de flamant rose en Camargue a été multipliée par quatre depuis les actions de conservation, celle du pic noir a doublé (+124% depuis 2000), comme pour le grand murin depuis les années 1990.
Il n'est pas trop tard pour agir
« Ce rapport le montre sans ambiguïté : la nature répond positivement dès qu’on lui en donne les moyens. La conservation n’est pas un pari, c’est une réussite démontrée. Il est aujourd’hui urgent que l’Europe et l’Etat cessent d’affaiblir les protections existantes et que les politiques publiques investissent réellement dans la restauration du vivant »
Pour protéger la biodiversité, il est urgent d’agir sur trois fronts :
- Stopper le détricotage des protections comme le cas du loup et garantir l’application des lois existantes,
- Mettre en œuvre le plan national de restauration de la nature prévu par le règlement européen, avec des objectifs clairs d’ici 2030,
- Réorienter les financements publics, en mobilisant les 37 milliards d’euros de subventions dommageables à l’environnement vers la protection du vivant.
Ce rapport rappelle que chacun a un rôle à jouer pour inverser cette tendance : préserver les haies, encourager une alimentation issue d’une agriculture respectueuse de la nature et soutenir les associations de terrain comme le WWF.