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20. juin 2025

40 ans au service des zones humides

La réserve de Chérine fête ses 40 ans. Ce joyau de la Brenne incarne un bel exemple de réussite collective en matière de conservation. Le WWF, à l’origine du projet, y poursuit son engagement pour des zones humides pleines de vie.

Une valeur sous-estimée

En un siècle, les hommes ont altéré la moitié des zones humides de la planète.

L’opinion selon laquelle les zones humides ne sont autres que de la « place perdue » demeure largement répandue. Ignorant les services rendus par ces milieux indispensables, nous les condamnons peu à peu au profit de l’agriculture intensive, de l’industrie ou de l’urbanisation. Assèchements, drainages, mises en culture et pollutions… En un siècle, les hommes ont altéré la moitié des zones humides de la planète. 

Et pourtant ! Tantôt décrites comme les « reins du paysage », pour les fonctions qu’elles remplissent dans le cycle de l’eau, et tantôt, comme des « réservoirs biologiques », en raison de la diversité des espèces qu’elles abritent, les zones humides comptent parmi les écosystèmes les plus productifs de la Terre. Elles assurent une grande part de l’alimentation mondiale par la pêche, l'élevage, la chasse et l’agriculture. L’abondance des formes de vie y est étonnante : plantes, insectes, crustacés, mollusques, amphibiens, reptiles, poissons, oiseaux, mammifères s’y alimentent et s’y reproduisent en nombre. Il est grand temps de réhabiliter ces précieux écosystèmes !

À la rescousse des zones humides

C'est en 1971 qu'est signée la convention de Ramsar, traité international pour la conservation et l'utilisation durable des zones humides.

Dès la première décennie de son existence, le WWF s’est attaché à reconquérir ces milieux, sur les pas de Luc Hoffmann, l’un de ses fondateurs, à qui l’on doit notamment la création de la station biologique de la Tour du Valat, de nombreux engagements pour des sites tels que Coto Doñana (Espagne), le Parc National de Prespa (Grèce) et le Banc d’Arguin (Mauritanie).

En France, le WWF met en œuvre des actions concrètes : acquisition de terres sensibles, restauration des milieux, soutien à des pratiques agricoles compatibles avec la vie sauvage. Il agit aussi pour sensibiliser le public à l'importance de ces espaces souvent méconnus. Car chaque hectare protégé est une victoire sur l'effacement progressif du vivant. Mais l’une de nos plus grandes avancées reste l’initiative ayant conduit à la signature de la convention de Ramsar, adoptée le 2 février 1971. Ce traité international pour la préservation et l’usage durable des zones humides vise à stopper leur dégradation en reconnaissant leur rôle écologique, ainsi que leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative.

Cistude ou Tortue de Brenne (Emys orbicularis)
Cistude ou Tortue de Brenne (Emys orbicularis) - 2
Cistude ou Tortue de Brenne (Emys orbicularis) - 3

Cistude ou Tortue de Brenne (Emys orbicularis)

Un modèle de réussite collective

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La réserve naturelle de Chérine est un bel exemple de ce que peut produire la coopération entre acteurs aux profils variés, unis par la volonté de préserver un territoire d’exception. Tout commence en 1983, lorsque la Fédération des chasseurs de l’Indre propose de protéger un étang de 110 hectares situé en plein cœur de la Brenne. Cette initiative audacieuse s’appuie sur une idée novatrice : renoncer au droit de chasse pour favoriser la conservation de la biodiversité. Rapidement, le WWF France et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) rejoignent le projet. Ensemble, ils aménagent le site pour permettre le retour des espèces menacées, tout en respectant les usages locaux. Deux ans plus tard, en 1985, la réserve naturelle de Chérine est officiellement créée. 

Depuis, ce territoire n’a cessé de s’agrandir. Il couvre aujourd’hui près de 400 hectares, auxquels s’ajoutent plusieurs centaines d’hectares gérés de manière compatible avec la protection de la biodiversité. Le WWF, propriétaire de près d’un tiers des terrains, continue d’y jouer un rôle moteur. Grâce à des pratiques respectueuses — comme le pâturage extensif ou la pisciculture traditionnelle — les milieux naturels ont retrouvé leur équilibre. Des espèces emblématiques comme la guifette moustac, la cistude d’Europe ou le butor étoilé y ont trouvé refuge. Lieu de vie, mais aussi de sensibilisation, la réserve accueille chaque année des milliers de visiteurs. À l’aube de ses 40 ans, Chérine symbolise la force du collectif et la possibilité d’un avenir où la nature a toute sa place.

Le succès de Chérine en chiffres

Les Cistudes (Emys orbicularis) de la Réserve naturelle de Chérine sont capturées et marquées individuellement afin de préciser leur effectif et leur domaine vital

40 ans de suivis scientifiques continus pour mesurer l’état de santé de la biodiversité. Ici, comptage et marquage de Cistude.

Réserve de Brenne

Près de 400 hectares de superficie de la réserve, auxquels s’ajoutent plusieurs centaines d’hectares gérés en protégeant la biodiversité.

Deux guifettes moustacs en Brenne, dans la Réserve nationale naturelle de Chérine, France

200 à 400 couples de guifette moustac nicheurs observés chaque année, soit jusqu’à 55 % des effectifs en Brenne et 20-25 % à l’échelle nationale.

Le Cyclamen de Naples (Cyclamen neapolitanum ) - Brenne

Plus de 590 espèces de plantes recensées, dont 138 espèces remarquables. Ici, le Cyclamen de Naples (Cyclamen neapolitanum).

Damier de la Sucisse (Euphydryas aurinia)

64 espèces de papillons inventoriées sur le site. Ici un Damier de la Sucisse (Euphydryas aurinia), espèce protégée. 

Visiteurs Zone humide - brenne

20 000 visiteurs par an, sensibilisés à la préservation des zones humides.

Guifette moustac (Chlidonias hybridadans) la Réserve Nationale de Chérine

Podcast - La Réserve Naturelle de Chérine

Dans cet épisode, on pousse la porte de la Réserve Naturelle de Chérine et on vous embarque pour une visite guidée à la rencontre d’une multitude d’espèces d’oiseaux et des cistudes, ces petites tortues d’eau douce autochtones de la Brenne.