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17. octobre 2025

L’écotourisme : un nouveau souffle pour l’Amazonie

Avec l’appui du WWF, la communauté Kumaruara a construit un lodge d’écotourisme. Ce projet unique allie protection de l’environnement et préservation de la culture locale, offrant aux femmes et aux jeunes de nouvelles perspectives.  

Un patrimoine malmené

En plus d’abriter 10% de la biodiversité mondiale ainsi que le plus grand bassin versant de la planète, l’Amazonie accueille 34 millions de personnes vivant encore en grande majorité des services rendus par une nature exceptionnelle.

Dans la région du Tapajós, au cœur de l’Amazonie brésilienne, la forêt tropicale s’étend à perte de vue, entrelacée de rivières cristallines et de plages de sable fin. Le fleuve Tapajós, l’un des plus importants affluents de l’Amazone, traverse un paysage d’une beauté saisissante : forêts inondées, petits cours d’eau appelés igarapés, collines enveloppées d’une jungle épaisse. Cette région, encore largement préservée, abrite une biodiversité exceptionnelle. Des jaguars, des singes hurleurs, des oiseaux multicolores, des plantes médicinales et de nombreux poissons endémiques y ont élu domicile. Elle est aussi le territoire ancestral de nombreuses communautés autochtones traditionnelles, dont les modes de vie dépendent étroitement de la forêt et du fleuve. Mais cet équilibre est de plus en plus menacé. La région est aujourd’hui au centre d’enjeux économiques majeurs : projets de barrages hydroélectriques, expansion de l’agriculture industrielle, exploitation minière, routes illégales et trafic de bois. Ces activités contribuent à la déforestation, polluent les cours d’eau et fragmentent les territoires. Les communautés autochtones, comme celle des Kumaruara, sont en première ligne : elles risquent non seulement de perdre leurs terres, mais aussi leur souveraineté culturelle et alimentaire. Pendant des décennies, beaucoup ont été marginalisées, privées de reconnaissance officielle, poussées à abandonner leurs langues, leurs savoirs, leurs traditions.

Préserver le poumon vert de la planète

A travers le programme ARPA (Aires Protégées de la Région Amazonienne), le WWF s’efforce de créer un réseau de parcs s’étendant sur 150 millions d’hectares de forêt. Face au défi colossal de protection de l’Amazonie, nous participons au développement de nombreux projets de terrain, en Colombie, Bolivie, Guyane, au Pérou et au Brésil.

En Amazonie brésilienne, le WWF travaille aux côtés des communautés locales, des ONG, des entreprises et des autorités pour freiner la déforestation, la fragmentation des milieux naturels et la pollution des rivières. La région a déjà perdu près de 20 % de sa surface forestière, principalement à cause de l’expansion agricole, de l’élevage, de l’exploitation du bois et de l’activité minière ! Face aux effets du changement climatique, nous aidons les agriculteurs à adapter leurs pratiques. Nous les accompagnons pour protéger leurs cultures contre les sécheresses, les pluies extrêmes et la montée des températures. Par ailleurs, le WWF soutient une production de soja plus responsable via la plateforme RTRS (Round Table on Responsible Soy). Depuis 2012, le WWF s’oppose aux projets de réforme du code forestier brésilien, qui risquent d’aggraver la déforestation. En Guyane, nous encourageons le développement de la certification FSC, garante d’une gestion durable des forêts. Le WWF accompagne également les orpailleurs artisanaux pour qu’ils abandonnent l’usage du mercure, substance hautement toxique. Nous contribuons ainsi à réduire la pollution des sols, des rivières et les risques sanitaires pour les populations locales. Notre objectif ? Préserver les écosystèmes amazoniens et garantir un avenir durable aux communautés qui vivent de la forêt et du fleuve.

Irenilse Batista Sousa, cheffe du village d'Aldeia Vista Alegre do Capixauã à Santarém, Pará au Brésil, met le manioc cru et pelé à broyer dans la minoterie
Déjeuner servi aux équipes du WWF dans la cafétéria d'Aldeia Bela Vista do Capixauã
Des hommes, des femmes et des enfants dansent lors d’un rituel organisé dans la tente centrale de la communauté du village de Vista Alegre do Capixauã, Santarém, Pará, Brésil

Irenilse Batista Sousa, cheffe du village d'Aldeia Vista Alegre do Capixauã à Santarém, prépare le repas pour les équipes WWF

De la protection de la nature à la sauvegarde d’une culture

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Sur les rives paisibles du fleuve Tapajós, le petit village de Vista Alegre do Capixauã s’est transformé. Jadis isolée, cette communauté de 29 familles Kumaruara accueille désormais des visiteurs venus découvrir une culture réappropriée avec fierté. Grâce au soutien du WWF et du projet local Saúde e Alegria, un lodge écologique a été construit : 6 chambres, une grande salle circulaire pour suspendre son hamac, une cuisine professionnelle, un coin repas ouvert sur la forêt, avec eau potable et connexion Internet — des changements majeurs dans ce village qui ne disposait d’aucune infrastructure touristique jusqu’ici. 

Auparavant accessible uniquement par le fleuve, le hameau accueille aujourd’hui des visiteurs désireux de découvrir une culture autochtone authentique dans un milieu préservé. Au programme : balades en forêt, sorties en canoë sur des eaux calmes, danses rituelles au son des tambours et ateliers de peinture traditionnelle au jus de jenipapo et de création de bijoux animés par les anciens.

Maison en paille et en bois avec des antennes paraboliques, dans le village de Bela Vista do Capixauã, Aldeia Vista Alegre do Capixauã, Santarém, Pará, Brésil
Salle à manger communautaire où les repas sont servis aux visiteurs à l’Aldeia Vista Alegre do Capixauã

« Nous voulions valoriser notre culture autochtone. Et nous voulions reconquérir ce qui nous appartient, ce à quoi nous avons droit. » 

Ce projet a bouleversé la vie locale. Avant, l’économie reposait uniquement sur la vente de farine de manioc. Aujourd’hui, plusieurs familles vivent du tourisme, des femmes occupent des rôles de gestion, et les jeunes commencent à se former pour rester au village. Surtout, la communauté a pu retrouver son identité Kumaruara, perdue depuis des générations, effacée par des décennies de colonisation. Chants, rituels, artisanat : tout est réappris, partagé et transmis. En finançant et en formant la communauté sur le terrain, le WWF a joué un rôle décisif dans cette reconquête. Peu à peu, la fierté d’être Kumaruara a grandi, tout comme le désir de partager leur culture avec le reste du monde dans un environnement préservé.

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Coucher de soleil sur la forêt amazonienne, Guyane

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