Vers une cohabitation plus apaisée en Zambie
Dans les savanes boisées du Miombo, nos efforts portent leurs fruits. Dans les parcs de Liuwa Plain et Sioma Ngwezi, la coexistence entre les communautés locales et la faune s'améliore, ouvrant la voie à un avenir plus harmonieux pour tous !
12 700 km² de forêt perdus chaque année
C'est la surface forestière que la savane boisée du Miombo perd chaque année. Cela représente plus d'un tiers de la superficie de la Belgique.
Couvrant près de 2,7 millions de km², les savanes boisées du Miombo occupent une large partie de l’Afrique centrale et australe. Des paysages qui s’étendent à perte de vue, offrant des couloirs de migration idéaux pour une myriade d’espèces, comme les gnous, par exemple. Des zèbres y côtoient des antilopes et des grands carnivores, tels que des lions, des lycaons, des hyènes… Et des guépards, félins qui ont disparu de 13 pays en à peine 50 ans ! Nichés dans les plaines inondables du Haut Zambèze, les parcs nationaux de Liuwa Plain et de Sioma Ngwezi abritent une biodiversité remarquable, mais les espèces qui y vivent dépendent de points d’eau permanents comme le Zambèze, or la disparition progressive des corridors de migration en raison d’une déforestation accrue complique leur accès. Cette situation intensifie les conflits entre humains et animaux, entraînant la destruction de cultures par les éléphants et la prédation du bétail par les lions et les hyènes, avec parfois des conséquences tragiques pour les populations locales. Depuis 2003, des initiatives de conservation ont toutefois permis de redonner vie à ces espaces protégés au sein desquels la faune peut de nouveau s’épanouir.
Main dans la main avec les populations locales
Notre objectif est que d'ici 2025, les populations d’animaux sauvages prospèrent dans le parc national de Liuwa Plain, le parc national de Sioma Ngwezi et les réserves fauniques communautaires environnantes.
En Zambie, plus de 30 % du territoire est dédié à un réseau d’aires protégées, comprenant 20 parcs nationaux où la faune évolue en toute liberté. Pour assurer une gestion efficace de ces espaces et renforcer leur connectivité, le WWF Belgique collabore avec des partenaires locaux, dont l’ONG African Parks. Avec l’implication des communautés locales, des initiatives sont mises en place pour améliorer les pratiques agricoles, piscicoles et apicoles, tout en limitant les conflits entre humains et animaux. Parmi ces actions, l’installation de puits équipés de pompes solaires dans le parc de Silowana Complex permet de stabiliser les bassins d’eau de pluie en saison sèche et de fournir une ressource vitale aux espèces sauvages dans les zones les plus arides. Cette mesure contribue ainsi à réduire la concurrence pour l’eau douce entre les populations locales et la faune. Par ailleurs, la surveillance aérienne joue un rôle clé en cartographiant les voies de migration des animaux, ce qui aide à anticiper et à atténuer les conflits entre l’homme et la nature.



Des résultats prometteurs
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En 2024, de grandes avancées ont été réalisées pour protéger la faune et améliorer la vie des habitants dans les parcs nationaux de Liuwa Plain et Sioma Ngwezi. Dans le parc de Liuwa Plain, les gnous se portent bien ! Leur population a fortement augmenté depuis 2017, passant de 25 848 à 44 988 en 2023, preuve que les efforts de conservation portent leurs fruits. Autre bonne nouvelle : le braconnage reste limité dans cette zone. Cette année, 49 pièges ont été retirés, et aucun grand prédateur n’a été victime de la chasse illégale. Dans le parc de Sioma Ngwezi, un accord a été signé avec plusieurs partenaires pour assurer la protection du parc et de ses alentours sur les 20 prochaines années.
Des mesures concrètes ont été mises en place pour limiter les tensions entre les animaux sauvages et les habitants : 11 barrières anti-crocodiles, 21 clôtures électriques pour tenir les éléphants à distance et 3 enclos sécurisés pour protéger le bétail. L’accès à l’eau a aussi été amélioré avec la construction de 7 puits pour les villages voisins et de 2 points d’eau pour la faune sauvage. Pour mieux gérer les conflits avec les animaux, deux équipes d’intervention rapide ont été mises en place et ont pu agir efficacement dans 80 % des cas signalés. Enfin, de nouveaux bureaux ont été construits pour aider les communautés locales à mieux organiser la gestion du territoire. Grâce à ces efforts, la cohabitation entre les populations locales et la faune progresse, garantissant un avenir plus serein pour tous.