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10. mai 2024

Quand protéger rime avec prospérité

Augmenter ses revenus tout en prenant soin de la forêt, c’est possible ! C’est ce que démontrent chaque jour les communautés indigènes dans la forêt sèche de la Chiquitanía, en Bolivie.

Un milieu de plus en plus exposé

Entre 1990 et 2018, près de 7 millions d’hectares ont été déboisés dans l'État de Santa Cruz

La forêt bolivienne de Chiquitano est considérée comme la plus grande et la mieux préservée des forêts tropicales sèches du monde. Elle est constituée d’une mosaïque d’écosystèmes (jungles, forêts sèches, cerrado, chaco et savanes) abritant des peuples autochtones, ainsi qu’une faune emblématique comme les jaguars, les tatous et les tapirs géants.



Hélas, depuis les années 1990, on constate une déforestation croissante, en lien direct avec l’insatiable appétit des chaînes agro-industrielles mondiales pour les matières premières du bois et du soja. Entre 1990 et 2018, près de 7 millions d’hectares ont été déboisés dans le seul État de Santa Cruz (soit près de 80 % de la déforestation totale en Bolivie), dont 3,3 millions d’hectares principalement dans la Chiquitanía.



Un fléau que le réchauffement climatique vient aggraver car la Bolivie fait désormais partie des pays les plus vulnérables au changement climatique. La hausse des températures, l’allongement des saisons sèches et la raréfaction de l’eau ont transformé la forêt sèche en combustible, rendant le feu plus intense que par le passé.



En 2019, le pays a connu l’un des plus grands incendies de forêt de son histoire, avec dix pour cent de ses zones forestières détruites en deux mois seulement. La forêt sèche de Chiquitano, a perdu à elle seule 1,4 million d’hectares, soit douze pour cent de sa superficie forestière…

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Travailler avec les communautés locales

"Au WWF, nous sommes convaincus que, pour protéger efficacement et durablement la nature, il est indispensable d’inclure étroitement l’humain."

Au WWF, nous sommes convaincus que, pour protéger efficacement et durablement la nature, il est indispensable d’inclure étroitement l’humain. C’est pourquoi les communautés locales sont au cœur de notre travail de conservation, et la clef de nos plus beaux succès.

Les peuples indigènes de la Chiquitanía vivent des ressources que leur offre la forêt. Ils utilisent notamment les huiles issues des arbres de babassu et de copaïba comme remèdes contre la fièvre, la toux et d’autres affections.

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Leur méthode pour collecter l’huile est durable : ils forent un petit trou dans le tronc et y placent un tube qui récolte l’huile en quantité raisonnable pour ne pas affaiblir l’arbre.

Les femmes des communautés locales se sont organisées en associations pour gérer la récolte et la vente de ces huiles. Et cela contribue à leur émancipation. Dès le début, le WWF a soutenu leur projet. Mises en relation avec le secteur privé, ces femmes ont pu apprendre à transformer leur huile en cosmétiques, à augmenter l’échelle de leur production et à professionnaliser leurs méthodes. Au départ, elles travaillaient dans une école, mais le WWF les a aidées à créer leur propre laboratoire et l’a équipé de panneaux solaires.

La forêt sèche de la Chiquitanía Bolivie
Gloria Roman Mengari Membre du Chiquitanos ethnic group
Polonia-Supepí,-Presidente de l'Association des femmes productrices d'huile de Copaibo

La résilience face aux feux de forêts

"Avec l’aide du WWF, les femmes Chiquitos ont créé une pépinière pour reforester les zones brûlées d’Amérique du Sud."

En 2019, quand les feux de forêt ont dévasté les précieuses forêts d’Amérique du Sud, les copaïers (arbres à copaïba) n’ont pas été épargnés. Les communautés locales ont vu la nature qui les entoure partir en fumée et réduire à néant leurs sources de revenus. Mais pour les femmes Chiquitos, pas question de baisser les bras. Avec l’aide du WWF, elles ont créé une pépinière pour reforester les zones brûlées.

En parallèle, les communautés locales exploitent le bois de la forêt, de manière durable et raisonnée. Grâce à un plan de gestion réfléchi et structuré, elles veillent à ce que cette source de revenus ne se tarisse pas. L'organisation forestière communautaire de Palmarito de la Frontera est responsable de la gestion durable de 9.600 hectares de forêt.

Toutes les communautés boliviennes qui travaillent dans l’exploitation du bois doivent faire certifier leurs plans de gestion forestière. Ce processus aboutit à la délivrance d'un certificat de gestion rouge, jaune ou vert. Après un parcours de trois ans, Palmarito de la Frontera a été la première communauté de Chiquitania à obtenir le certificat de gestion vert. Pour cela, Palmarito a pu compter sur l'aide du WWF.

Ce certificat est une arme essentielle dans la lutte contre le commerce illégal du bois. Et pour la communauté de Palmarito de la Frontera, ce certificat ouvre aussi les portes des marchés internationaux, où vendre son bois durable à des prix équitables. Grâce à ces revenus, les conditions de vie des populations locales se sont améliorées, le prochain objectif est d’investir dans un tracteur mais aussi dans l’enseignement et la santé.
 

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Vue aérienne de la canopée de la Réserve de Wonga Wongué (Gabon)

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